Bien que 15% du budget soient réserver par le gouvernement malien au secteur agricole, force est de reconnaitre que ledit secteur souffre d’une insuffisance de financement. Cette insuffisance a été décelée par le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) qui a mené une étude sur les petits producteurs agricoles dans la région de Sikasso. Cette étude de trois ans ayant concernée 99 villages a permis à plus de 11000 petits producteurs de développer des compétences en matière de gestion des opérations post-récoltes et de commercialisation.
Le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a organisé le mardi 7 novembre 2017 à l’hôtel Olympe de Bamako, un atelier de dissémination d’une étude qu’il a eu à mener dans la région de Sikasso sur les petits producteurs agricoles. Les travaux dudit atelier étaient présidés par le Professeur Massa Coulibaly, directeur exécutif du Great en présence des partenaires de Great, de Youssouf Maïga de l’Opam (Office des produits agricoles du Mali), de Mme Maïga Lalaïcha Niaré, de Mr Fred de l’Université du Ghana et de nombreuses autres personnalités. Au cours de cet atelier, il y a eu deux présentations.
La première présentation faite par Aboubacrine Maïga de l’ONG AMEDD s’intitulait « Projet d’appui aux coopératives et entreprises de services agricoles pour l’accès au marché par les petits producteurs et les femmes ». Et la seconde présentation effectuée par Boubacar Bougoudogo de Great a concerné « Impacts des rappels de formation en matière de services collecteurs pré et post-récolte sur les petits producteurs agricoles au Mali ». Dans son exposé, Aboubacrine Maïga de l’ONG AMEDD a fait savoir que plus de 11000 petits producteurs ont développé́ des compétences en matière de gestion des opérations post-récolte, de commercialisation.
“Une vingtaine de coopératives mobilise régulièrement depuis 3 ans des crédits de campagne auprès des caisses de micro crédit : Plus de 40 millions. Les entreprises privées ont levé plus de 675 millions auprès des banques. Les banques ont généré́ des interêts bruts de plus de 97 millions de F CFA’’, a-t-il dit. Avant de mettre l’accent sur l’insuffisance du financement de l’agriculture malienne. A l’en croire, le partenariat avec les institutions financière constitue une des réponses pour faire face aux défis. ‘’Le projet a favorisé la relation de confiance entre institutions bancaires, entreprises privées, coopératives : l’accès au marché de toutes les parties prenantes a été amélioré”, a-t-il conclu.
Pour sa part, Boubacar Bougoudogo a souligné que les messages vocaux envoyés aux producteurs ont permis de réduire les pertes de céréales, d’améliorer les prix des céréales, d’accroître les revenus et de réduire l’insécurité alimentaire des ménages. En outre, il a mis l’accent sur les zones d’études dans la région de Sikasso qui sont Koutiala (31 villages, 414 ménages), Sikasso (29 villages, 373 ménages), Yorosso (39 villages, 499 ménages). Au total, cette étude a concerné 99 villages dont 44 traités. Selon le présentateur, sur 1 280 ménages, seulement 6 ménages ont été perdus entre l’enquête de base et l’enquête finale.
Boubacar Bougoudogo a invité les acteurs en charge à réfléchir sur les approches pour stimuler l’adoption de technologies agricoles en Afrique rurale au-delà des approches traditionnelles. Enfin, il a souhaité l’utilisation des téléphones mobiles dans les régions qui pourrait être considérée comme un véhicule pour prodiguer des conseils de technologies agricoles aux producteurs. Dans ses éléments de réponse, le Pr Massa Coulibaly s’est réjoui que grâce à l’étude dans la région, il y a eu une diminution de l’insécurité alimentaire.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain