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AES : des clarifications s’imposent

Les derniers événements en lien avec les pays de l’AES méritent une clarification de la part du Burkina et le Niger. Ces deux pays semblent avoir des agendas particuliers qui plombent l’esprit ayant conduit à la création de l’Alliance.

Plus les jours passent, plus des actes flous amènent à se poser des questions à quand la sincérité du Burkina et du Niger dans la nouvelle aventure qui les lie au Mali.

Le premier cas concerne le Burkina. Les autorités de ce pays, dans une récente sortie sur la bataille de Tinzaouatene ont déploré et condamné l’ingérence de l’Ukraine en soutien aux groupes rebelles et terroristes sans aller plus loin comme le Mali et le Niger. Ces deux pays ont rompu avec effet immédiat les relations diplomatiques avec l’Ukraine. Alors pourquoi le Burkina n’a pas fait la même chose ?

Le Niger surprend plus d’un

L’acte le plus commenté, c’est la présence d’une forte délégation du Niger en tête le Premier ministre en Algérie. Un séjour lors duquel, le PM de ce pays membre de l’AES manifestant le grand désir du Niger de renforcer les relations avec l’Algérie tout en reconnaissant les efforts d’Alger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la sécurisation au sahel.

Cette grillé de lecture a surpris plus d’un. Pour la simple raison que l’Algérie a toujours été considérée aux yeux de plusieurs pays comme le problème central de la déstabilisation du sahel. Et ce qui est épatant dans tout ça, sachant bien le climat tendu entre le Mali et l’Algérie, le Niger a posé cet acte qui est contraire à la vision de l’AES qui nécessite une concertation mutuelle pour l’avenir des trois pays en proie au terrorisme. Ce qui veut dire que l’intérêt de l’AES prime sur celui de chacun des trois pays.

Pour ce qui est de la situation tendue entre le Mali et l’Algérie, cela remonte à des décennies et le fait le plus récent est la fin annoncée de l’Accord de paix issu du processus d’Alger par les autorités maliennes. Chose que l’Alger n’a pas du tout digéré.

Or, cette décision était plus que salutaire pour la simple raison que malgré cet accord, la situation s’est plus détériorée au nord du Mali sous les yeux de l’Alger et la communauté internationale.

Et le cas dernier qui traduit les bonnes raisons de méfiance du Mali vis à vis de l’Alger, c’est la bataille de Tinzaouatene. Plusieurs canaux ont souligné la présence des terroristes et groupes rebelles sur le sol algérien afin de se mettre à l’abris de l’offensive des FAMa. Comment cela est possible si réellement, les deux pays partagent la volonté de mettre fin au terrorisme dans le sahel.

Les actions dans l’AES méritent une clarification pour l’avenir de cette organisation.

Boubacar Yalkoué

Source : LE PAYS

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