Traditionnellement appelée vente de friperie ou de « France au revoir », la vente de marchandises d’occasion a la cote à Bamako. Qu’il s’agisse d’appareils téléphoniques, de vêtements ou de voitures, le phénomène est en pleine ébullition, intensifié par les réseaux sociaux et les sites. Chéri par les clients à cause de prix abordables, il n’est cependant pas sans risque.
Au Mali, rien ne se jette, tout se revend. Réfrigérateurs, valises, ordinateurs, jouets pour enfants, sacs… Même si elle n’est pas une nouvelle tendance, la vente de marchandises de seconde main a pris de l’envergure avec l’éclosion du numérique. Mali sugu kalaman, suguteliman, suguchapchap…
Sur les réseaux sociaux, elles sont légion ces pages où se côtoient acheteurs et vendeurs de matériels divers. « Un téléphone qui sort aujourd’hui, dans deux mois tu l’as à la moitié du prix d’achat sur les pages de vente de seconde main. De même pour les ordinateurs et autres matériels numériques. C’est pourquoi les citoyens prisent ce marché », analyse le sociologue Hamadoun Haidara, qui met l’accent sur le pouvoir d’achat des Maliens, relativement bas. D’autres trouvent que les « France au revoir » offres plus de garantie que les marchandises neuves, notamment les habits. « Les fripes que j’achète trois à quatre fois moins chers que des habits neufs, durent plus. Même pour acheter une moto j’opte pour celles déjà utilisées, parce qu’elles sont déjà rodées », affirme Abdoulaye Keïta, un habitué.
Le commerce florissant en ligne n’est cependant pas sans risque. Concernant la santé, en croire le Dr Moudouweye Sidibé, les fripes peuvent causer des allergies. Pire, le marché de la seconde main mène souvent en prison, comme ce fut le cas pour une amie d’Abdoulaye Keïta, qui avait acheté un téléphone au Malitel-da. Plus tard, il s’est avéré que c’était un appareil volé, ce qui lui a valu un séjour en garde à vue.
Même si aucune étude scientifique ne le démontre, la téléphonie mobile, de l’avis général, représente le plus grand pourcentage en termes de vente d’appareils de seconde main sur le Net. Hama Touré se frotte les mains dans ce domaine. Ce vendeur de téléphones portables aux Halles de Bamako en écoule de six à sept par jour. « Avec les réseaux sociaux, nous accédons plus facilement aux clients. Il suffit de publier le produit en laisser son contact sur les pages en ligne et les intéressés nous appellent. C’est très pratique », assure-t-il.
Source : Journal du Mali