La rumeur qui circulait depuis deux semaines a été confirmée ou disons relayée par les réseaux sociaux le week-end: Moustapha Ben Barka a été entendu par le pôle économique dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel il y a une quinzaine de jours.
Visiblement sûrs de leur affaire, les réseaux affirment attendre avec impatience un démenti pour mettre sur la table les éléments de confirmation en leur possession. Ainsi donc, la Justice a bien entendu le Président de la République qui réaffirmait, lors de la rentrée judiciaire, que «nul n’est et ne serait au-dessus de la loi, dura lex sed lex».
En écoutant Moustapha Ben Barka, les juges surprennent aussi l’opinion publique qui avait longtemps pensé que le dossier concernant l’achat de l’avion présidentiel avait été classé sans suite. De toute évidence, le procureur du pôle économique et ses substituts se rallient à la position de Cheick Chérif Mohamed Koné, ancien président du Syndicat autonome de la Magistrature qui affirmait qu’aucun dossier ne peut être classé sans suite. «Le président de la République n’est pas du genre à donner quelques cadres en pâture et soustraire ses proches de l’action de la Justice», déclarait-il lors d’une interview publiée dans la foulée de la rentrée judiciaire.
Il faut rappeler que dans son rapport d’octobre 2014, le vérificateur général faisait ressortir les observations du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maïga chargeant Moustapha Ben Barka comme étant le principal négociateur de l’achat de l’avion présidentiel en tant que ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances chargé de la Promotion des Investissements et de l’Initiative Privée.
Il a toujours nié son implication dans l’achat de l’avion présidentiel. «Il n’était ni de mes attributions ni de mes prérogatives de piloter un dossier relevant du ministère de la Défense et des anciens Combattants», avait-il déclaré en son temps. «Laissons la justice faire son travail. Elle va interpeller ceux qui doivent être interpellés.
Il n’y a aucun débat par rapport à ça. Je suis droit dans mes bottes et tranquille», avait assuré Moustapha ben Barka. Visiblement, la Justice a exaucé son vœu d’interpeler ce qui devrait l’être. Mais écouté ne veut pas dire coupable.
La présomption d’innocence joue en sa faveur jusqu’à la preuve du contraire; surtout que des sources proches du dossier déclarent que «même à Lomé où il doit se rendre pour la BOAD, nous pourrons lui mettre la main dessus.
Sadio Bathily
LE COMBAT