Très loin derrière nous les belles leçons de démocratie que le Sénégal donnait à une sous-région Ouest Africaine francophone en proie à des crises post-électorales et des coups d’Etat à n’en pas finir causés le plus souvent par des manœuvres d’accaparement du pouvoir sur fond de dictatures à peine voilées.
N’ayant plus en effet la force de son bon sens qui le caractérisait jadis, l’actuel président sénégalais use désormais de la raison de sa force dictatoriale pour évincer ou détruire tout candidat susceptible de faire barrage à ses ambitions perfides. A ce jeu, sa victime ne peut être que le très adulé jeune maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, qui se trouve dans l’étau de la justice sénégalais pour une ténébreuse affaire de viols qui ce serait produit en février 2021. Animé d’un sentiment d’injustice surtout avec tout ce qui s’abat fréquemment sur lui comme foudre du pouvoir Macky Sall, Ousmane Sonko, réclamant des garanties pour sa sécurité personnelle, s’est résolu à défier la justice de son pays en refusant de se présenter le 16 mai passé devant les juges. Ils en ont été même obligés de renvoyer le procès au 23 mai 2023, au regard des soutiens que rafle la posture de Sonko chez une bonne partie de la population dont le désarroi s’est manifesté par des protestations de rue entraînant des échauffourées à Ziguinchor ainsi que dans plusieurs quartiers de Dakar avec au moins deux morts à la clé.
Par ailleurs, on est éberlué devant le silence que continue s’observer le président Macky Sall quant à ses réelles intentions de briguer la présidence en 2024, même si cela tient pour beaucoup d’observateurs d’un secret de Polichinelles. Toutes choses qui corroborent l’analyse de ceux qui pensent que ce procès de Sonko, candidat déclaré à l’élection présidentielle, est juste une manœuvre pour écarter de la course un redoutable concurrent par le biais des ennuis judiciaires et d’une éventuelle condamnation éliminatoire.
Quoi qu’il en soit, le plus bel exemple de démocratie d’Afrique de l’Ouest francophone présent manifestement des symptômes de morbidité et si les ambitions de troisième mandat de l’actuel président venaient à réussir, ce sera toute la mise en berne des étendards de la démocratie dans toute l’Afrique subsaharienne.
Seydou Diakité
Source : Le Témoin