Né le 13 mai 1995 à Djibroula, cercle de Kati, Salif Traoré est cultivateur domicilié à Nèguèlaba-Coura. Inculpé pour pédophilie, il a comparu à la barre des assises le vendredi 30 septembre 2022. Reconnu coupable des faits, il écopé de 3 ans d’emprisonnement.
Courant mars 2020, O. D., élève de son état et âgée de seulement 11 ans au moment des faits, était venue passer ses congés de Pâques chez son grand-père à Nèguèlaba-Coura. Elle a fait la connaissance de Salif Traoré au cours des préparatifs du baptême de son enfant. Par des propos malicieux et profitant de l’innocence de la jeune O. D., Salif Traoré a réussi à l’entrainer dans sa chambre avant d’entretenir des relations sexuelles avec elle sous la contrainte.
Comme si cela ne suffisait, il guettait chaque sortie de la fillette pour assouvir son désir sexuel. Ainsi au total, il a eu trois rapports sexuels avec elle. Quelques semaines après, les parents d’Oumou ont constaté que l’apparence physique de leur progéniture avait changé et un examen a permis d’établir qu’elle était enceinte de presque six mois. Elle a expliqué alors avoir été abusée sexuellement et à plusieurs reprises, contre son gré par Salif Traoré.
La Brigade territoriale de Kati a alors été saisie par les parents de la jeune fille. Interpellé sur les faits tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, l’inculpé n’a pas varié de déclarations. Il a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés tout en insistant qu’il a commis l’acte avec le consentement de la victime, qui d’ailleurs selon lui a été la première à lui déclarer son amour et qu’il y avait même un projet de mariage entre eux.
Il résulte qu’étant mineure de moins de 13 ans, on ne saurait parler de consentement provenant de sa part. Au terme de l’article 228 du code pénal, la pédophilie s’entend par “tout acte de pénétration sexuelle, ou d’attouchement sexuel de quelque nature qu’il soit commis sur la personne d’une mineure de moins de 13 ans…”.
Il apparait dans le cas d’espèce que l’accusé a bien agi sur sa victime sous l’effet de la surprise, de la violence et la contrainte, profitant sadiquement de sa vulnérabilité. Les documents médicaux versés au dossier prouvent à suffisance que l’acte de pénétration sexuelle a été consommé et que la grossesse s’en est suivie.
Agée de 11 ans, elle tombe enceinte et donne naissance, alors que l’accusé était âgé de 25 ans, 14 ans d’écart. A 11 ans fille-mère, les faits dépassent tout commentaire. L’accusé à la barre : “Je reconnais les faits dans toute son entièreté. Je m’en excuse”. Entre regret et désolation, l’accusé avait du mal à regarder sa future soi-disant épouse, la mère de son enfant de 2 ans.
La victime à la barre : “J’ai 13 ans, je suis élève en 7e. La première fois, il m’a forcé en me tirant par la main pour me faire rentrer dans une chambre. Pour les deux autres, il m’a pris par surprise”, déclare-t-elle. A la question du président de la Cour pourquoi avoir gardé le silence puisqu’il y a eu jusqu’une 3e fois, la victime répond : “C’est parce que je ne savais pas les conséquences de son acte”.
Le questionnement continu : comment tes parents ont découvert ta grossesse ? “Ma corpulence avait changé à leurs yeux et j’ai été soumise à une visite médicale. C’est ainsi que ma grossesse a été constatée. C’était à 6 mois”.
Le papa de la victime à la barre : “Je n’avais jamais imaginé que ma fille avait commencé à fréquenter les hommes à son âge. J’ai été alerté par une voisine par rapport à sa corpulence qui démontrait une grossesse. Soumise à un interrogatoire, elle m’a relaté les circonstances des faits. J’étais très remonté jusqu’à ce que je voulais qu’elle s’en débarrasse. Avec les pourparlers pour éviter les risques qui peuvent en découler, j’ai accepté qu’elle la garde. Dieu merci, elle se porte bien de même que son bébé”, indique-t-il.
Le procureur de renchérir que le corps de la femme est devenu un terrain de compétition : “J’ai joué, j’ai marqué un but, je vais la marier”, ajoutant qu’il n’a pas de mots pour qualifier cet accusé. Elle est tombée précocement enceinte (11 ans). Elle a perdu une année scolaire pour pouvoir entretenir son bébé. Elle est devenue une fille-mère. L’accusé ne doit bénéficier d’aucunes circonstances atténuantes.
Et l’avocat de plaider : “Avec la prolifération des films brésiliens, la banalisation de l’acte sexuel sur les réseaux sociaux est à la base de tout. Oui les faits sont graves c’est pourquoi nous plaidons coupables. Le retrait de la plainte de la partie civile nous a soulagés. Nous ne pouvons que demander la magnanimité de la Cour”.
La Cour l’a reconnu coupable des faits tout en lui accordant des circonstances atténuantes. Ainsi, il a été condamné à 3 ans d’emprisonnement.
Marie Dembélé
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Coups mortels :
Siratigui Coulibaly écope de 5 ans d’emprisonnement
Les juges ont fait comparaitre Siratigui Coulibaly accusé de coups mortels. Du moins, s’il faut se référer à l’acte d’accusation et de renvoi devant la Cour. Dans la nuit du 27 août 2018, à M’Bella, Commune rurale de Kolokani, Siratigui et Bou tous Coulibaly se sont retrouvés à leur lieu habituel de causerie où une dispute banale est survenue entre eux. Leurs camarades présents sur les lieux, à savoir Cheicknè, Mama et Badian tous Coulibaly et Gouagnè Diarra sont intervenus pour mettre fin au malentendu.
Contre toute attente, au moment où Bou Coulibaly voulait regagner son domicile, Siratigui a surgi dans l’obscurité pour lui assener des coups à l’aide d’un poignard. La victime s’est écroulée sur le champ sous la violence des coups. Transporté au centre de santé de M’Bella, il a rendu l’âme quelques instants après des suites de ses blessures.
A l’enquête, l’inculpé a reconnu entièrement les faits, mais, à la barre, il a prétendu que c’était involontaire. Après le réquisitoire du ministère et la plaidoirie de la défense, la Cour a reconnu Siratigui Coulibaly coupable des faits de coups mortels tout en lui accordant des circonstances atténuantes. Il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement.
Marie Dembélé
Source: Aujourd’hui-Mali