Depuis quelques jours, les grèves se multiplient au niveau du système d’enseignement secondaire et universitaire. Le hic est qu’il ne se dégage aucun signe d’espoir de sortie de cirse afin de permettre aux enfants de suivre les cours, d’être évalués pour valider l’année scolaire. Les écoles privées du Mali, membres de l’AEPAM (Associations des promoteurs d’écoles privées du Mali), après les 120 heures de grève la semaine dernière, pour n’avoir pas obtenu gain de cause, ont reconduit leur mot d’ordre de grève de 120heures. « Et Dieu seul sait combien la grève de ce secteur privé coûte à l’Etat et aux apprenants. L’illustration parfaite est qu’elle est fortement préjudiciable à la formation des élèves », c’est ce qui ressort de l’interview que le secrétaire général de l’AEPAM, Abdoulkassoum Touré, a accordée la semaine dernière au Quotidien le Républicain. Selon lui, au niveau de l’enseignement secondaire général et de l’enseignement technique et professionnel, l’AEPAM a plus de 85% des effectifs dans ses rangs. Car sur plus de 2800 établissements, a-t-il dit, l’Etat n’a que 114 établissements du public. Quand vous comparez 114 à plus de 2000, argumente Touré, vous comprenez directement que le gros de la troupe est au niveau du privé. En somme, plus 85% des élèves sont privés de cours. Au moment où nous écrivons cet article, c’est le flou total par rapport à la levée ou pas de la grève.
Joint hier au téléphone pour connaître l’état des négociations entre eux et le gouvernement, le secrétaire général Abdoulkassoum Touré a justifié amplement les raisons de la reconduction de la grève. «Samedi, on a décidé en assemblée générale de reconduire la grève, parce qu’on n’avait pas bénéficié d’une oreille attentive de la part du gouvernement. Le lundi matin, il y a madame le Ministre de l’éducation nationale qui nous a invités à une rencontre à partir de 11heures, à la quelle réunion le directeur national du contrôle financier était présent. Après échanges, il a été décidé d’abandonner la poursuite des établissements qui n’ont pas encore eu leurs sous pour le paiement du quitus. Et ils voulaient nous engager à prendre un engagement qui pourrait nous rattraper plus tard. Nous avons refusé. Nous avons dit de payer les 20% restants sans condition. Si ce principe là est accepté, maintenant le reste des débats va se faire au niveau du cadre. Car il y a un cadre de concertation qui a été mis en place. Le cadre nous a envoyé le PV de conciliation ; nous avons fait nos observations et renvoyé le document. Il se pourrait qu’aujourd’hui ou demain, après consultation, ils nous appelent pour nous demander de signer. Cela veut dire que le mot d’ordre sera levé ce soir ou demain», a précisé le secrétaire général.
A condition d’être payés plus tard le 31 mars 2023
Abdoul Kassoum Touré a poursuivi en ces termes : «Nous avons souhaité tout de même que même si on accepte de reprendre les cours, il faut qu’ils fassent l’effort de nous payer au plus tard le 31 du mois de mars 2023. Donc s’ils sont de bonne foi, on le saura. Et s’ils ne sont pas de bonne foi aussi, le dernier weekend avant la rentrée, qui est prévue pour le 3 avril, on va se retrouver encore pour évaluer».
Hadama B. FOFANA
Source: Le Républicain