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Abdoulaye Diop devant le Conseil de sécurité : «L’ONU DOIT AIDER LE GOUVERNEMENT À RESTAURER SON AUTORITÉ SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE»

Abdoulaye Diop ministre affaires etrangere cooperation internationale

 

Au moment où le Conseil s’apprête à proroger le mandat de la MINUSMA, il convient de souligner que le futur mandat de cette mission tienne compte des évolutions positives du Processus de paix au Mali.
A cet égard, le Gouvernement du Mali souhaite que le futur mandat de la MINUSMA soit axé essentiellement autour de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Pour nous, la MINUSMA doit poursuivre:

– l’appui au dialogue politique et à la réconciliation nationale ;
– l’appui aux efforts du Gouvernement dans le domaine de la sécurité, de la stabilisation et de la protection des populations civiles ;
– l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire.
De manière spécifique et après avoir tiré les enseignements de la période écoulée, le Gouvernement du Mali demande aux membres du Conseil de sécurité de prendre en compte les dimensions prioritaires ci-après dans le futur mandat de la MINUSMA.
1. Appui au processus politique de sortie de crise et de réconciliation au Mali :
Le Gouvernement du Mali invite le Conseil de sécurité à donner mandat à la MINUSMA d’aider les autorités maliennes et l’ensemble des parties prenantes maliennes en vue de la mise en œuvre effective et intégrale de l’Accord. Il s’agit notamment de :
– la poursuite de ses missions de bons offices pour prévoir, prévenir, atténuer et régler tout conflit ;
– l’appui au Comité de suivi avec à sa tête l’Algérie et au rôle central du Gouvernement dans la mise en œuvre de l’Accord ;
– le renforcement de la collaboration entre la MINUSMA et les autorités maliennes, et le rétablissement de la confiance entre elle et les populations
– le renforcement des moyens humains, matériels et financiers de la MINUSMA à hauteur des défis sécuritaires, du relèvement rapide et du développement dans la mise en œuvre du mandat.
2. Sécurité, stabilisation et protection des civils :
Le Gouvernement du Mali appelle le Conseil de sécurité à autoriser à nouveau la MINUSMA à aider les autorités maliennes à stabiliser les principales agglomérations, en particulier dans les Régions du nord du pays, d’écarter les menaces et de prendre des dispositions pour empêcher le retour d’éléments armés dans ces zones.
Le Conseil de sécurité devrait renouveler son autorisation à la MINUSMA d’appuyer les Autorités maliennes, afin de coordonner les efforts internationaux, en vue du cantonnement des combattants des groupes armés, de l’élaboration et de la mise en œuvre du programme DDR des ex-combattants et du démantèlement des groupes armés.
Le Conseil de sécurité est également prié d’autoriser à nouveau à la MINUSMA d’assurer la protection des civils immédiatement menacés de violences physiques, d’assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé et de répondre aux besoins des victimes de violences sexuelles et sexistes liées au conflit.
Pour atteindre ce résultat, la MINUSMA doit être invitée à étendre sa présence dans le nord du pays, notamment dans les zones où les civils sont en danger, appuyer l’application du cessez-le-feu et des mesures de confiance sur le terrain et renforcer sa coordination opérationnelle avec les Forces armées et de sécurité du Mali. Il y a lieu également de faire prendre en charge le programme DDR et faire en sorte que tous les combattants des groupes armés qui ne seront pas intégrés dans les forces armées et de sécurité bénéficient de programmes de réinsertion socio-économique.
Le Conseil de sécurité pourrait notamment :
– exiger l’opérationnalisation des bataillons prévus pour constituer la force d’intervention rapide au sein de la MINUSMA, tel qu’envisagé par la résolution 2164 du Conseil de sécurité;
– exiger l’opérationnalisation des mécanismes d’observation du Cessez-le-feu et de mise en œuvre de l’Accord ;
– exiger la mise à disposition des moyens nécessaires à la montée en puissance de la MINUSMA ;
– autoriser l’utilisation de tous les moyens mis à disposition pour prévenir et empêcher les menaces et le retour des groupes terroristes, narcotrafiquants et autres forces hostiles à la mise en œuvre de l’Accord, y compris la création d’une force d’intervention régionale, telle que soutenue récemment par la CEDEAO, l’Union africaine et par l’OCI ;
– exiger que les groupes armés signataires de l’Accord se démarquent clairement des groupes terroristes, des narcotrafiquants et des autres forces hostiles …
3. Appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, à l’aide humanitaire.
Le Gouvernement du Mali souhaite que le nouveau mandat de la MINUSMA prenne en compte :
– prioritairement l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État, à la reconstruction du secteur de la sécurité, et à la fourniture des services sociaux de base ;
– l’aide aux autorités maliennes pour les activités de formation et d’autres formes d’appui au déminage et à la destruction des Engins Explosifs Improvisés ;
– la sécurisation des convois humanitaires, notamment par l’ouverture de couloirs humanitaires et la mise en œuvre du Programme paquet humanitaire d’urgence ;
– la lutte contre le terrorisme et les trafics de tout genre dans le cadre d’une coopération entre Barkhane et FAMAs, et entre MINUSMA et FAMAs ;
– l’appui aux autorités nationales dans la lutte contre la criminalité organisée, notamment le trafic de drogues ;
– l’appui à l’organisation et à la sécurisation des opérations électorales futures ;
– l’appui à la réalisation de projets structurants au profit des populations et des zones affectées par la crise.
A la suite des décisions de la CEDEAO et de l’Union africaine, lors de leur Sommet tenu respectivement les 17 et 18 mai 2015 à Accra et les 14 et 15 juin 2015 à Johannesburg, le Gouvernement du Mali souhaite que le Conseil de sécurité exige, à son tour, que seules les forces armées et de sécurité du Mali disposent du droit et de la légitimité d’occuper toute localité du territoire national dans le cadre de leur mission régalienne de sécurisation des frontières, de protection des populations et de leurs biens. Toute autre occupation par les forces irrégulières est illégale et devrait prendre fin.
Par ailleurs, le Secrétaire général recommande dans son rapport sous examen le déploiement d’une quarantaine d’observateurs militaires. Tout en prenant acte de cette recommandation, le Gouvernement plaide pour la création de postes d’officiers de liaison avec les forces armées et de sécurité du Mali, de manière à combler le déficit de collaboration et de coopération entre nos forces et celles des Nations Unies.
Aussi, le Gouvernement est fortement préoccupé par le développement des activités terroristes et de narcotrafic au Mali et dans la région. Je note que ces questions de préoccupations majeures sont faiblement abordées dans le rapport dont vous êtes saisis. Pour conjurer ces menaces, le Gouvernement du Mali appelle le Conseil de sécurité à examiner à terme la possibilité d’autoriser le déploiement d’une force sous-régionale d’intervention rapide, constituée par les pays de la région. L’Union africaine a été chargée de mener une réflexion dans ce sens et de demander l’appui des Nations Unies et de l’opération française Barkhane. L’objectif de cette initiative est de renforcer les capacités des Etats de la région pour une action durable.

source : L ‘Essor

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