Les pourparlers de paix (pour pacifier le nord du Mali) ont de nouveau échoué. Il est douloureusement évident de constater qu’il y a quelque chose de fondamentalement déficient dans le cadre de ces négociations. Les discours des uns et des autres semblent être centrés sur la faute. Les communications se placent dans le jeu du blâme. Or, ce jeu sans fin se concentre sur la responsabilité de l’autre et non sur le problème soulevé. Le jeu du blâme n’aide pas du tout à atteindre ce que les Maliens attendent des acteurs de ces pourparlers.
Dans ce contexte, nous devons nous demander ce qui est gagné et perdu par de telles négociations infructueuses. Une chose est sûre cependant, il est important que nous rejetions comme dénuée de sens cette situation désastreuse des pourparlers de paix alors que le sort de notre peuple continue d’être quotidiennement sacrifié sur l’autel de ce jeu de blâme et l’absence apparente d’alternatives viables.
Toutes les parties aux conflits qui ravagent notre pays doivent s’unir et recommencer la quête de la paix avant que les puissances obscures de la destruction ne nous engloutissent tous. Encore, explorons les problèmes qui nous unissent au lieu d’insister sur ceux qui nous divisent. Nous sommes unis par des valeurs communes. Nos désaccords sont sans doute minimes considérant l’ampleur de nos responsabilités partagées.
Nous avons toujours été un peuple uni sous différentes entités bien avant ce Mali de 1960, et défendant des valeurs qui font que la cause de notre nation ait toujours été plus grande que n’importe qui d’entre nous. Nous avons toujours lutté pour une paix juste qui favorise la liberté.
Nous avons l’obligation de préserver la paix en établissant de bonnes relations entre nos communautés. Nous voulons tous que nos enfants soient éduqués et vivent à l’abri de la pauvreté et de la violence. L’histoire ne nous sera pas clémente si nous ignorons nos valeurs et les aspirations de notre peuple. Le moment est venu pour nous tous de nous rassembler et d’unir nos forces dans la lutte pour cette paix. Il n’y a pas de progrès sans compromis et pas de victoire sans sacrifice.
Nous ne devons jamais abandonner, nous ne devons jamais céder tant que nous n’aurons pas fait un Mali meilleur pour tous. Et cela d’autant plus que, c’est ensemble et unis, nous pouvons déplacer des montagnes. Faisons alors de ces jours la fin de l’instabilité et le début d’une nouvelle ère de renouveau et de changement. Faisons d’aujourd’hui notre nouveau départ. Entre nos mains reposera le succès ou l’échec final de notre nation.
Cheick Boucadry Traoré