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A MOINS DE DEUX ANS DE LA PRESIDENTIELLE : Le climat politique ivoirien inquiète

La dégradation du climat politique ivoirien à moins de deux mois de l’élection présidentielle qui doit en principe se tenir en 2020 inquiète plus d’un. Les bras de fer entre les partis politiques se multiplient et surtout entre le RDA et le PDCI. Faut-il craindre le pire en RCI ?

Le climat politique de la République de la Côte d’Ivoire est loin d’être paisible. Comme toujours, nous savons que la gouvernance en Afrique confirme la thèse de l’intellectuel anglais Karl Popper qui avertit les citoyens de la force corruptrice du pouvoir. C’est une forme de drogue et si elle nous domine, nous ne voulons plus nous en passer. Tous les mécanismes sont employés afin de conserver le pouvoir. Il faudrait alors des citoyens actifs afin d’éviter le pays de tomber dans le chaos.

Alassane Dramane Ouattara, président ivoirien, a été acclamé par ses concitoyens durant son premier mandat parce qu’ils ont reconnu en lui un véritable chef d’État doté d’un amour désintéressé pour son pays. Ces jugements restaient motivés par les différentes réalisations qu’il a eu à faire dans le cadre du développement de  son pays. Cette confiance lui a valu un second mandat qui devrait être en principe le dernier. Mais il aurait pris tellement goût au fauteuil présidentiel qu’il n’aurait plus l’intention de quitter le pouvoir. Cette affirmation reste fondée sur le changement constitutionnel qu’il a eu à effectuer durant son second mandat. Cela constitue une autre caractéristique des démocraties africaines. Les révisions de la constitution sont pratiquement toutes marquées par des arrière-pensées. Alassane Ouattara ne fait pas exception à cette règle. La nouvelle constitution lui donne la possibilité de briguer un troisième mandat, même si selon certains de ses militants, il ne s’agit pas d’un troisième mandat, mais plutôt d’un « premier mandat d’une nouvelle constitution ».

Un troisième mandat ! Voilà ce qui divise la Côte d’Ivoire et fait craindre à beaucoup de gens le sort de ce pays dont les plaies n’ont pas fini de cicatriser. À titre de rappel, nous savons qu’en 2010 et 2015, c’est le parti de Henry Konan Bedié, le PDCI, qui a soutenu le RDA, parti d’ADO, en tout cas c’est ce que soutient Henry Konan Bedié. Alors, la volonté de ces deux partis est de mettre en place un parti unifié dans le cadre des élections présidentielles de 2020. Cette situation engendre une situation assez polémique entre les deux partis car aux dires du PDCI, la convention était qu’en 2020, le RDA soutiendrait le candidat du PDCI. Mais ADO tiendrait encore à son fauteuil et voudrait que le PDCI lui accorde à nouveau son soutien. À ses dires, il n’a jamais été question de son soutien au PDCI. Comme pour punir les réfracteurs à cette idée de parti unifié en sa faveur, il procède à un remaniement ministériel le mercredi 4 juillet dernier, au cours duquel, il aurait recommandé à son Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, de n’accorder aucun poste ministériel à ces réfractaires.  Partant de cette situation, nous pouvons dire que le chef d’État ivoirien est instigateur d’une éventuelle nouvelle crise en RCI.

À ceci il faut ajouter, le samedi dernier, une attaque contre des partisans d’un meeting organisé par des pro-Soro. Cette attaque s’est soldée par un blessé grave et plusieurs dégâts matériels. Bien vrai que les circonstances de l’attaque restaient encore indéterminées, beaucoup de gens pensent qu’elle est nourrie par les rivalités entre le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI) de Guillaume Soro et le parti au pouvoir, c’est-à-dire le rassemblement des Houphouétistes (RHDP). Il y aurait même un projet d’assassinat visant le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro.

Cette dernière thèse n’étant trop fondée parce que n’étant pas vérifiée, nous ne nous attarderons pas là-dessus. Tout ce que nous pouvons dire et surtout craindre, c’est une nouvelle crise en RCI. Il faudrait alors que le président au pouvoir se résigne en respectant la démocratie en termes de volonté d’alternance pacifique, sans bain de sang. La communauté internationale devrait statuer dans ce sens.

Fousseni TOGOLA 

Source: Le Pays

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