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26 mars 1991 – 26 mars 2014 : que reste t-il de la révolution démocratique ?

23 ans après l’avènement de la démocratie au Mali, que reste t-il des idéaux de la révolution du 26 mars 1991 ?

 

marche protestation foule

Il y a vingt trois  ans, le Mali entrait dans l’ère de la démocratie après 23 ans de dictature sous le règne du Général Moussa Traoré ! Amadou Toumani Touré, l’ancien président du Mali, est apparu, à l’époque, comme un héros de la révolution, après le coup d’état du 26 mars. An té korôlè fè fô koura ! «On veut le renouveau ! » C’était le slogan en bamanan du peuple malien descendu dans la rue pour réclamer plus de liberté, de justice et de droits. Mais que sont devenus les principaux acteurs de ce 26 mars 1991, consacré journée des Martyrs !

Retour sur une date historique

Chronologiquement, le 26 mars est l’aboutissement d’un long processus historique. Comme pour les grandes victoires, il aura fallu le combat acharné de patriotes, de résistants à l’oppresseur et les soubresauts de l’histoire, pour modifier à jamais le cours de l’histoire du Mali. Après la mort de l’ex président Modibo Keita en 1977, le général Moussa Traoré prend le pouvoir et érige l’UDPM, comme parti Unique, établissant un simulacre de démocratie, et bridant les libertés individuelles.

Le régime interdit toute forme de protestation et les mouvements estudiantins comme l’UNEEM, (l’Union Nationale des élèves et étudiants maliens). S’en suit la répression de leaders trop contestataires. Parmi eux, Abdoul Karim Cabral ! Né en 1955, il fut le dernier Secrétaire Général de l’UNEEM, avant d’être torturé, puis assassiné le 17 mars 1980. Cabral était un étudiant sérieux, un homme épris de justice et d’idéaux, qui se battait pour faire instaurer de meilleures conditions d’études pour les jeunes… (Bourses, régionalisation des lycées, Accès aux universités etc…). Mais les grandes victoires s’obtiennent au prix du sang et des sacrifices. Et d’autres résistants prendront le relais, après lui. Les années 90, verront l’émergence de formations tels que l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), le Comité National d’Initiative Démocratique (CNID) de Mountaga Tall Suivront l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) crée par Oumar Mariko, l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP). Et avec l’appui de l’Union National des travailleurs du Mali, (l’UNTM), du Parti Malien pour la révolution et la démocratie (PMRD), les jeunes diplômés sans emploi, déterminés à gagner leur liberté et à jouir de leurs droits, se mobiliseront contre le régime, de même que la presse, lasse d’être bridée. De nombreux journaux publieront des articles incendiaires contre le régime militaire.
Marches et meetings, le peuple se révolte 
Cette même année, après moult revendications, pour l’instauration du multipartisme, les marches, meetings et assemblées se multiplieront entre janvier et Mars, et seront réprimées dans le sang ! Des centaines de maliens verront mourir leurs fils, sœurs et camarades de lutte dans la rue. La révolution menée de front par des leaders syndicalistes, l’UNEEM, mais aussi le Mouvement des Femmes, constituera un élan historique au Mali, du jamais vu depuis l’instauration de la charte du Kurukanfuga en 1235. Et C’est l’intervention du Général Amadou Toumani Touré, dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, qui permettra de destituer Moussa Traoré et d’arrêter le bain de sang ! « C’est le vendredi 22 mars (jour des premières tueries, qui feront plus de trois cents morts, NDLR) que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir (…) A partir du 22 mars, quand les gosses ont exposé leurs poitrines aux balles, suivis de leurs mères – nos sœurs, nos femmes -, on ne pouvait plus hésiter. (…) Et puis, nous avions déjà pris contact avec certaines organisations civiles, [en particulier, avec Me Demba DIALLO, président de l’Association des Droits de l’Homme, et le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs, Bakary KARAMBÉ, qui seront les premiers informés du succès de l’opération, NDLR](…),racontera ATT, dans une interview à l’ hebdomadaire Jeune Afrique.

 

 

 

Que reste t-il des idéaux du 26 Mars

23 ans ont passé depuis les évènements sanglants du 26 mars 1991 ; Moussa Traoré a présenté ses excuses au peuple lors de la conférence nationale (…) et les partis politiques se sont multipliés au Mali, instaurant le pluralisme. Pour certains, la révolution de Mars 91 est un échec car le Mali souffre aujourd’hui de corruption et de clientélisme. L’état subit les méfaits d’une démocratie tronquée, jugent d’autres esprits. Quelles leçons faut-il alors tirer de cette révolution démocratique ? « A l’époque, j’étais un lycéen et j’ai marché avec les autres, mais nous sommes passés à côté des idéaux du pays! Le 26 mars représentait un repère. Cette date doit rappeler aux hommes politiques, qui ont confisqué le pouvoir l’importance du combat mené », explique oumar Haïdara ancien leader estudiantin. M. Baby, un jeune étudiant, membre de l’AEEM, estime que le coup d’état du 26 mars a assassiné la révolution : « On a stoppé le sang, mais noyé la révolution, alors que celle ci avait pour objectif de nettoyer le pays ! Les partis politiques ont accouru vers le pouvoir, les oppositions se sont multipliées mais tous, ont oublié jusqu’ à l’essence du combat du 26 mars ! ». Une vision plus nuancée, celle du chroniqueur et journaliste Adam Thiam : « Le 26 mars amorce un changement, dans l’histoire politique du Mali, celle de la volonté d’un renouveau, d’un état empreint de démocratie, malheureusement, certains leaders politiques ont déçu ».

Le 26 mars, une révolution confisquée ? Malgré les réminiscences et les blessures du peuple, le Mali est entré dans l’ère de la démocratie. Le pluralisme s’est installé de même que la liberté de la presse. A chaque scrutin électoral, le peuple peut choisir ses dirigeants et exprimer sa volonté. Dernièrement, les élections Communales ont fait apparaître, un désir d’alternance des élites au sommet depuis de nombreuses années et face à l’échec de leurs politiques. Après le Mouvement citoyen, l’apparition de formations indépendantes suscitent l’espoir chez les jeunes et les populations les plus démunies. Le parti SADI (…) d’Oumar Mariko, conquiert la voix des paysans à Koutiala. D’autres comme le CNID, l’ADEMA et le RPM ont déçu, et certains comme le CODEM, le nouveau parti de la Convergence pour le développement du Mali d’Housseiny Guindo, créent l’émulation… Le 26 mars 1991 restera toutefois une date symbolique pour les maliens. C’est l’occasion de rappeler les idéaux de justice et de prospérité, qui ont animé le combat des vrais patriotes du peuple !

 

 

26 mars 1991 26 mars 2014

Après 23 ans de dictature, de règne ‘’d’enfer’’, le lieutenant-colonel Amadou Toumani  Touré et ses amis ont libéré le Mali des mains de Moussa Traoré. Accueilli en messie, ATT bénéficia d’une popularité insoupçonnée. Sa réputation d’homme d’Etat franchît les frontières de l’Afrique. Comment et pourquoi ce coup d’état ? Le film des événements.

 

C’est à partir des années 80 et plus précisément à partir de 1985 que cinq officiers de l’armée  malienne (deux commandants et trois capitaines) commencèrent à mener des réflexions sur un changement de régime au Mali, celui de Moussa Traoré ayant atteint ses limites à leurs yeux. Ce petit groupe était piloté par les commandants Diabira et Amadou Toumani Touré.

 

Dès 1986, le complot se précisait.  On parlait clairement de coup d’Etat au sein du groupe d’officiers. Mohamed Lamine Diabira se faisait trop remarquer par ses va et vient fréquents au camp Para de Djicoroni.

 

Il fut interpellé et  interrogé, mais il n’a rien dit sur ce qui se mijotait. Malgré tout, il a été éloigné de Bamako, et nommé gouverneur à Tombouctou. Ce fut aussi le tour d’ATT d’être interrogé par les services de sécurité d’Etat. Mais cela ne découragea point les  quatre autres  officiers restés à Bamako, mais il fallait être prudent. Cependant le directeur de la sécurité d’Etat le colonel Tiécoura Doumbia  en savait déjà quelque chose, mais il ferma ses yeux pour deux raisons : premièrement parmi les officiers comploteurs, il y avait ses anciens élèves de l’école militaire  dont ATT à qui, il ne voulait pas créer des ennuis ; secundo il estimait peut-être la situation socio-économique  inconfortable pour le Mali. Quoiqu’il en soit, il laissa faire. Au fil des ans le petit groupe se renforça et se structura de plus bel. En Août 1989, ils décidèrent pour la première fois d’intervenir contre le régime. La date était fixée au 5 décembre 1989, ATT en tant que commandant du bataillon para devrait prendre la tête des opérations.

L’accord du commandant de la base aérienne 101 de Senou le commandant Mamadou Goïta  était acquis. C’était là un appui de taille pour les putschistes. Malheureusement, quelques jours avant la date fatidique du 5 décembre 1989 au cours d’un vol d’entraînement, un accident arriva à l’un des leurs. Chose qui obligea les comploteurs à surseoir à leur projet. Après 1989, ils arrivèrent à l’analyse suivante : il fallait laisser la situation pourrir davantage, jusqu’à ce que les conditions deviennent intenables pour le peuple, en ce moment l’armée devrait intervenir pour chasser les dirigeants au comble de l’impopularité. Pendant ce temps, les contacts entre ces militaires et ce qui était convenu d’appeler le mouvement démocratique s’intensifierait. L’un des hommes clés servant de croix de transmission entre les civils et les futurs  putschistes était Soumeylou Boubèye Maiga. Ce journaliste professionnel joua effectivement un rôle capital de « taupe » entre les deux camps.
Le 5 décembre 1989 ATT quitta Bamako pour l’école de guerre à Paris, et il fut remplacé à la tête des paras et de la garde présidentielle par le commandant Mahamane Touré. Comme son prédécesseur, le commandant Mahamane Touré était également acquis à la cause du coup d’Etat en gestation. En décembre 1990 ATT rentre à Bamako après sa formation. On le met en permission pendant quelques jours, il en profitât pour rendre visite à sa famille à Mopti. Et le 25 janvier 1991 il revient à Bamako. Le chef d’Etat major à l’époque le colonel Ousmane Coulibaly le reçoit et lui dit ceci «   de votre départ en stage à votre retour, je n’ai eu connaissance d’aucune note mettant fin à votre mission. De ce fait, vous êtes sous l’autorité du ministre de la défense pour emploi à la présidence. Je vous demande donc de vous présenter  à cette autorité de tutelle pour la poursuite de votre mission ». Mais une source dit que le colonel l’affecta à l’Etat major sans bureau ni fonction. Mais quelque soit son lieu d’affectation, la seule personne qui pouvait le craindre  et préférait le voir mis à l’écart ne pouvait être que le chef de l’Etat lui-même Moussa Traoré. Il demanda à voir Moussa et obtient la rencontre. ATT lui expliqua sa situation en ses termes  « l’armée malienne n’aura-t-elle pas besoin d’un officier diplômé de l’école de guerre ? ». Moussa, après l’avoir écouté attentivement lui aurait répondu : « je vais m’occuper de votre cas ». Quinze jours après rien ne fut fait. ATT demanda à le voir à nouveau. Et cette fois- ci, il fut mis à la disposition du ministre de  la défense, le général Mamadou Coulibaly. Le 14 mars 1991, celui-ci autorisa ATT à reprendre le commandement de son bataillon des parachutistes composé de quatre compagnies de la garde présidentielle dont le système dépendait directement du commandant de bataillon. Cependant, le général Coulibaly en mettant ATT à la tête de cette unité d’élite lui fît savoir que désormais le bataillon des Commandos Para était directement rattaché au ministre de la défense en personne pour être mis à la disposition du président de la République. Par conséquent, ATT et son bataillon ne dépendaient plus du chef d’Etat major de l’armée de terre, mais du ministre de la défense. Consigné avec ses éléments dans le camp para de Djicoroni en alerte maximum. Entre temps Bamako était à feu et à sang. On ne pouvait plus compter le nombre de morts et de blessés.  ATT passa presque des nuits dans son bureau incapable de mesurer l’ampleur des dégâts, les gens défilèrent dans son bureau, parents, amis et d’autres personnes lui rapportaient ce qui se passait en ville. Les conditions étaient réunies pour enfin agir. Tout le monde attend qu’il se passe quelque chose, qui ne peut arriver sans le concours des paras dont ATT est le chef. On tue, on pille. L’Etat n’existait plus. Les choses s’accélèrent, il faut agir vite. Au bataillon para ATT et ses hommes décidèrent de passer à l’action. C’est  le branle bas de combats. Le commandant Chiaka Koné est chargé des préparatifs techniques. Un absent de taille le commandant Diabira, il était en mission au Burkina Faso alors que les tâches étaient reparties.

 

Le mercredi 20 mars ATT va voir le chef d’Etat major de l’armée de terre le lieutenant –colonel Kafougouna Koné et lui dirait ceci « Ce régime est aux aboies, les responsables se cachent, Moussa fait des discours, mais il est incapable de trouver les mots qu’il faut. Il annonce qu’il va faire un congrès du parti alors qu’il ne peut même pas sortir pour aller à la mosquée du vendredi. Nous militaires nous avons prêté serment de sauvegarder la dignité de notre pays. Nous devons prendre nos responsabilités. Il t’appartient de donner des ordres, je suis prêt à commander les unités qui interviendront, mais j’ai besoin de toi. Tu as été mon chef d’unité pendant plusieurs années. J’ai confiance en toi ». Kafougouna lui demanda de l’accorder 48 heures de réflexion. Ce délai écoulé, le samedi 23 mars  ATT chercha à rencontrer Kafougouna, mais en vain. Le dimanche 24 mars 1991, au soir il  quitte le camp para de Djicoroni vêtu d’un vieux boubou accompagné de deux éléments en civil  à bord d’une vieille voiture, car à l’époque, il était impossible de circuler en ville en tenue militaire. Après avoir contourné les barrages des jeunes surexcités, ils arrivèrent à Dar-es Salam où logeait Kafougouna qui  était absent de sa maison. Mme Koné les reçoit au salon, ATT s’adresse à elle en ses termes : « il faut que tu nous aides à convaincre ton mari. Nous devons agir et Kafougouna doit participer à notre action. Mais il est trop discipliné, nous avons besoin de son concours. Au même moment Kafougouna Koné  arrive. Après les saluts usuels, il s’adressa à ses visiteurs «  demain à 13h j’irais voir tes hommes, discuté avec eux et je donnerai ma réponse » Pendant ce temps Moussa Traoré s’apprêtait à recevoir une délégation du mouvement démocratique. S’ils parvenaient à un accord, le coup d’Etat ne serait plus nécessaire. Le lundi 25 mars dans la matinée  les tâches furent reparties. Trois personnes auront des rôles déterminants. Il s’agit du capitaine Chiaka Koné, du capitaine Oumar Sissoko, et de l’adjudant chef Yacouba Diakité. Le même jour Kafougouna rend visite au camp para. ATT l’informa que la décision était prise et le coup était pour le soir. Kafougouna un peu médusé répond : « on verra » c’était sa façon de donner son accord. L’opération était prévue pour 2 heures du matin. Mais dans la nuit du 25 au 26 mars à 20 h 30, l’aide de camp de Moussa Traoré, le colonel Oumar Diallo téléphona à ATT et lui demanda de le rencontrer chez lui.  ATT lui promet qu’il arrive, mais il avisa ses hommes qui le dissuadèrent de ne pas y aller. Pour les convaincre ATT leur dit ceci « je veux savoir ce que le colonel veut me dire cela peut nous être utile ». Avant de partir, il avait donné des consignes fermes à ses hommes, il leur a demandé de renforcer l’unité de la garde rapprochée de l’aide de camp et de se tenir prêt à intervenir à tout moment « si je ne reviens pas vous déclenchez les opérations exactement comme prévu »Accompagné de son chauffeur Gaoussou Keita, il monte à Koulouba où il trouve le colonel Diallo en compagnie de deux capitaines et du commandant de la sécurité d’Etat, le colonel Tiécoura Doumbia. Oumar Diallo commença à tourner autour du pot en faisant savoir que le pays a des problèmes, que le pays était foutu, les gens mouraient dans la rue. Le président s’aveugle. L’opposition n’arrête pas le processus. Je souhaite connaître ton avis.  ATT lui dit « soyez clair, ou voulez vous en venir ?  Oumar lui répond nous voulions t’expliquer la situation. ATT lui dit alors puisque vous refusez de le dire je parle à votre place, vous voulez qu’on fasse un coup d’Etat ? Calme totale dans la salle Oumar et ses hommes ne répondirent pas. ATT continue c’est ça oui ou non ? Et Oumar de répondre « et bien oui pourquoi pas ? ». « Je vais le faire avec les paras, je vous demande une heure, seulement je ne sais pas où se trouve le président dans le palais Diallo tu peux nous conduire » lui dit ATT. Oui mais comment cela va-t-il se passer ? De retour à son bureau ATT informa sa troupe qu’il fallait agir maintenant et tout de suite et pas à 2h du matin. A 23h l’opération commença, les paras commando rentrent en jeu. Un groupe composé de l’armée de l’air  s’occupait de la RTM. Et les autres centres stratégiques de Bamako revenaient à l’armée de terre. Quant à ATT, il monte à Koulouba avec cinq paras commandos qui furent renforcés lors que Chiaka Koné les regagne avec neuf autres quelques minutes plus tard, ils devraient attendre le groupe d’ATT à côté des bureaux du protocole de la République. Il était 23h30 quand ATT arriva au palais. Le détachement de la garde présidentielle qui était en service fait savoir que les arrestations étaient en cours en ville. L’adjudant Diakité informa ATT que le président était en réunion avec certains dignitaires. ATT donna à l’adjudant Diakité des consignes fermes de ne laisser sortir personne du palais avant son retour, mais ceux qui voulaient y rentrer pouvaient passer. Et l’adjudant Diakité boucla toutes les issues du palais et ATT montent au camp de la garde présidentielle, il informe brièvement le jeune capitaine et son adjoint qui répondent qu’ils sont  prêts. ATT regroupe la garde et dit ceci « le pays est dans le chaos, le pouvoir actuel ne contrôle plus rien, notre devoir  de soldat est de sortir le pays du ridicule et de la violence. Ceux qui sont d’accord peuvent me suivre les autres peuvent retourner se coucher. Ils suivent tous ATT  qui retrouvent Burrus dans son bureau. Il conduit  ATT et ses hommes par l’ascenseur du deuxième étage et neuf autres passent par l’escalier. Le colonel Diallo leur indique le bureau fermé « ils sont là ». Un para ouvre la porte et les onze autres tous armés font irruption dans la salle. Aussitôt ils encerclèrent Moussa et ses compagnons assis autour de la table parmi eux le général Mamadou Coulibaly, le chef d’Etat major le colonel Ousmane Coulibaly, le fils du président Idi, M’bouillé Siby, Django Sissoko, Idrissa Traoré, Moulaye Haidara…ATT s’adresse à Moussa « le Mali est à feu et à sang nos services financiers, nos usines, nos maisons de commerce, brûlent. Je vous prie monsieur le Président de vous considérer à partir de cet instant en état d’arrestation. Moussa le fixa, il poursuit, vous- vous rappelez les raisons qui vous ont conduit à faire le coup d’Etat en novembre 1968. La situation du Mali est bien pire maintenant qu’à cette époque. Je suis sûr qu’aujourd’hui, si vous étiez à ma place, vous feriez un coup d’Etat. Je suis responsable de votre arrestation. Le général Coulibaly demande à ATT de préserver la vie de Moussa et son épouse. ATT lui rassure sur ce plan. Et Chiaka les conduit jusqu’au para y compris Sékou Ly  qui n’était pas dans la salle, mais quelque part dans la cour de même que madame Traoré qui fut arrêtée par un capitaine. Très vite à 2h du matin c’était fini presque. Et après ATT informa Demba Diallo  et Bakary Karembe respectivement président de l’association des Droits de l’Homme et secrétaire général de l’UNTM de la nouvelle situation qui prévalait désormais. Déjà à 2h 30 ; ils étaient dans le bureau d’ATT il leur a demande d’user de toute leur influence pour que l’ordre revienne dans le pays.  Après des mises au point sur plusieurs aspects de la Nation et après la rencontre avec les acteurs du mouvement démocratique le CTSP (Comité de Transition pour le Salut du Peuple) fut mis en place. Il était composé de quinze civils et de dix militaires qui dirigèrent le pays pendant quatorze mois aux  termes desquels une élection fut organisée.

 

On comprend alors que le président Amadou Toumani Touré a sauvé le Mali. La Nation doit lui reconnaître éternellement, cet acte patriotique, digne des Hommes d’Honneur.

Yatt

SOURCE: L’Informateur

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