La nouvelle est tombée, hier lundi 27 mai. Un conseiller spécial du gouverneur de Gao, répondant au nom de Moustapha Ould Babana, a succombé, hier, à ses blessures. Il était plongé dans le coma depuis la tentative de meurtre qui l’avait visé dans la nuit du mercredi 22 mai dernier.
En effet, il était chez lui lorsque des individus armés non identifiés y ont fait irruption avant d’ouvrir le feu sur lui. Il faut rappeler que Moustapha Ould Babana est l’un des conseillers spéciaux du gouverneur de Gao pour le compte de la CMA.
D’ailleurs, les ex-rebelles ont demandé qu’une enquête soit ouverte afin de faire la lumière sur cette affaire. Certes, pour l’heure, les raisons de son agression, encore moins l’identité des auteurs, sont inconnues, même si cette affaire est présentée comme « une tentative de meurtre». Selon des observateurs, au regard du mode opératoire, il n’est pas exclu que cet acte soit un règlement de comptes.
Il convient de reconnaitre que dans cette partie du territoire malien, la frontière entre les trafiquants et ceux présentés comme des rebelles, est très étroite, voire même inexistante. Cette situation est encore plus grave lorsque des intérêts, très souvent d’ordre financier, sont en jeu. Il faut rappeler que ce n’est pas la première tentative de meurtre qui a visé certains leaders du processus de paix.
On se souvient qu’en fin mars 2018, dans le quartier Missabougou, en Commune VI du District de Bamako, un élément du Mouvement Arabe de l’Azawad (CMA), répondant au nom d’Ousmane Ould Souëd, membre de la Commission Nationale d’Intégration, a échappé à une tentative de meurtre. Ses agresseurs avaient réussi à s’introduire dans sa chambre avant de tirer plusieurs coups de feu sur son lit le croyant mort alors qu’il ne s’y trouvait pas.
Au mois de septembre 2017, le Secrétaire permanent du MAA-Plateforme, Moulaye Ahmed Ould Moulaye Raghani avait lui aussi échappé de justesse à une tentative de meurtre. L’auteur de cet acte, qui s’appelait Boubacar Sidigh, voulait ainsi manifester son mécontentement contre Moulaye Ahmed Ould Moulaye Raghani à qui il reprochait d’avoir exclu le Secrétaire général du mouvement, Ahmed Ould Sidi Mohamed. Au mois de janvier 2015, c’était au tour du Général Mohamed Abderrahmane Ould Meydou, actuel gouverneur de Taoudenit, d’être sauvé d’un tireur grâce à ses réflexes de militaire. Il s’en sortira tout de même avec deux blessures par balles à la jambe et à l’épaule.
Beaucoup d’autres leaders militaires ou civils des mouvements armés ont été victimes d’actes similaires. Si certains ont perdu la vie, d’autres ont eu plus de chance. C’est dire combien l’enjeu est grand et qu’il faille, pour en sortir, accélérer la mise en œuvre de l’Accord, notamment dans ses dispositions sécuritaires dont ils sont nombreux à déplorer le peu d’avancées réalisées.
MD
Source: l’Indépendant