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Violations des Droits de l’homme au Mali : Le constat est accablant

441 personnes ont été tuées au Mali  entre 2016-2017, victimes de violations et d’abus des Droits de l’homme.

A celles-ci, s’ajoutent 50 autres, mortes ou disparues entre les mains des autorités pénitentiaires, des mouvements armés et des groupes terroristes.

L’amer constat ressort d’un rapport conjoint publié jeudi dernier par la MINUSMA et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’homme.

Ce rapport est le fruit d’un travail d’observation et d’analyse mené pendant la période intérimaire de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (qui s’est conclue le 30 juin 2017). Il s’agissait de mesurer les progrès ou les reculs enregistrés dans le domaine de la protection et du respect des droits de l’homme au Mali.

L’étude qui a été concentrée sur les régions de Gao, Kidal, Ménaka, Mopti, Ségou et Tombouctou, ainsi que dans le  district de Bamako, a concerné 4 domaines déterminants de l’accord.

Il s’agit des violations et abus des droits de l’homme, les détentions en relation avec le conflit, (y compris celles liées aux opérations «anti-terroristes»), la lutte contre l’impunité  et l’établissement des mécanismes de justice transitionnelle.

Il ressort du rapport que, malgré la signature dudit Accord, la situation des droits de l’homme au Mali demeure très préoccupante.

Parce que, selon le document, entre janvier 2016 et juin 2017, au moins 1.428 cas de violations et d’abus des droits de l’homme, ainsi que d’incidents mettant à risque la vie des civils dans les régions du nord, du centre du Mali et dans le district de Bamako.

Ces cas et incidents, ajoute la division des Droits de l’homme de la MINUSMA, ont fait au moins 2.716 victimes, parmi lesquelles 441 tuées.

La grande majorité de ces victimes a été des hommes (1.326),  suivie d’enfants (125) et de femmes (30).

Selon le système des Nations Unies, 246 de ces cas de violations ont été commis par des mouvements armés signataires de l’accord, 39 aux groupes terroristes et 12 aux groupes non-signataires ou dissidents. Aussi, 288 cas de violations sont attribuables aux acteurs étatiques, 20 aux forces internationales (Barkhane et la MINUSMA), et 3 au mécanisme opérationnel de coordination (MOC).

339 personnes libérées illégalement

Pour la division des Droits de l’homme et de la Protection de la Minusma, depuis 2013, la libération des personnes détenues en relation avec le conflit qui a été présentée comme une des mesures de confiance devant permettre aux négociations d’aboutir définitivement à un accord de paix, est rapidement devenue un enjeu de négociation, voire de tractation, entre les différentes parties.

Selon les enquêteurs des Nations Unies, 2470 personnes ont été détenues en lien avec le conflit entre 2013 et 2017. Parmi elles, on dénombre au moins 94 mineurs et 12 femmes.

Pire, déplore, les défenseurs des Droits de l’homme, entre janvier 2016 et juin 2017 sur 764 personnes arrêtées et détenues en relation avec le conflit, 339 l’avaient été illégalement.

Par ailleurs, signale le document, au moment de la signature de l’Accord pour la paix, les mouvements armés signataires avaient emprisonné illégalement 76 personnes, dont l’essentiel a été libéré le 31 décembre 2016.

Toutefois, indique le système des Nations Unies, avec la reprise des confrontations entre la CMA et la Plateforme (au cours du premier semestre 2017), 50 personnes ont été privées de liberté par ces groupes armés.

Même si la plupart a été relâchée assez rapidement, selon le rapport, au 30 juin 2017, 22 individus étaient toujours aux mains des mouvements armés signataires de l’accord.

Au cours de cette période, 22 individus en détention par les mouvements armés sont morts ou disparus. Pendant ce temps, AQMI et autres groupes terroristes ont de leur côté exécuté au moins 4 individus qu’ils avaient pris en otage.

Concernant les forces internationales, la Division des Droits de l’homme de la MINUSMA a pu accéder uniquement à ceux détenus par la force onusienne au Mali.

Ainsi, entre janvier 2013  et juin 2017, les détentions pour des faits liés au « terrorisme » sont passées de 43% à 81%.

Djibril Kayentao

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