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Violation et abus des droits de l’Homme au Mali : Le Cadre de Concertation des Organisations de Défense des Droits de l’Homme invite à un sursaut collectif

La maison de la presse de Bamako a servi de cadre, le samedi 20 août 2022, à la conférence de presse organisée par le Cadre de Concertation des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (CCODDH), disposition de protection et de promotion des droits de l’Homme au Mali mise en place par l’ONG Droits de l’Homme au Quotidien (DHQ-Mali), le Regroupement des Jeunes pour les Droits Humains et la Gouvernance (RJDH-G) et l’Association des Elèves et Etudiants pour la Lutte Contre le Racisme et l’Ethnocentrisme au Mali (AEELCREM). Cette conférence de presse était animée par Mamadou Lassine Diarra, coordinateur du cadre, Moussa Ag Sidy et Ayouba Touré, tous membres du cadre. L’objectif de ladite conférence de presse était de lancer un appel aux Maliens à un engagement collectif contre les violations et abus des droits de l’Homme dans notre pays.

Selon la déclaration liminaire du cadre lue par Mamadou Lassine Diarra, la situation actuelle du Mali est marquée par l’augmentation  des atteintes  aux droits de l’Homme contre les civils, les Forces de défense et de sécurité (Famas) et d’assassinats en lien avec « l’esclavage par ascendance ». Le contexte  actuel du pays, déplore le cadre, est aussi marqué  par une situation  anormale de vie chère à laquelle les populations maliennes font face, qui porte atteinte aux droits économiques, sociaux et culturels. La période, poursuit la déclaration lue par Mamadou Lamine, a été  également marquée par la huitième  visite  de l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits  de l’Homme  au Mali. « Enfin, elle est marquée par l’adoption des actions de protection des droits de l’Homme par le Ministre de la justice et des droits de l’Homme », indique le cadre. Sur les atteintes et violations aux droits de l’Homme, Mamadou Lassine a parlé de la pratique de «l’esclavage par ascendance».  Le  cadre rappelle, dit-il, que la pratique de l’esclavage est un abus grave de droits de l’Homme  et contraire aux dispositions pertinentes de l’article 2 de la constitution du 25 février 1992 qui stipule que « Tous les Maliens naissent et demeurent libres en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ». Et d’ajouter que  « l’esclavage par ascendance» n’est  aucunement culturel  au Mali, car aboli par la charte  des  chasseurs. « Il est plutôt la volonté d’asservissement et d’avilissement d’une personne par une autre », appuie Mamadou Lassine. « Concernant  les attaques  contres  les Famas par  les groupes armés terroristes, le cadre  a déploré  les dernières  attaques  lâches et barbares  contre les Famas ces dernières semaines.  Le cadre  déploré  fortement la mort de 42 soldats maliens et 22 blessés à Tessit, contre 37 terroristes neutralisésLe cadre de concertation est profondément choqué par la multiplication des ces attaques, les dénonce et présente  ses condoléances  à l’ensemble  des Famas, à leurs familles et souhaite  prompt rétablissement aux blessés », a déclaré  Diarra. Sur les abus contre  les civils  et atteintes aux droits  économiques, sociaux  et culturels par les groupes armés terroristes, le cadre  s’est dit inquiet de l’augmentation des attaques contre les civils et leurs biens. « Le cadre rappelle que les attaques orientées contre des civils et leurs biens, sont contraires à toutes les règles, qu’elles constituent des abus graves et sont des crimes imprescriptibles », a prévenu Mamadou Lassine Diarra. Sur le point de violations des droits de l’Homme liées à l’accès  aux services  sociaux de base, dit Diarra, le cadre rappelle que l’accès aux documents administratifs est un droit fondamental, avant  d’exhorter  le département  de  la sécurité  et de la protection civile et celui de l’économie et des finances, à prendre des mesures appropriées afin de garantir  aux  citoyens, l’accès  à ces documents pour  faire cesser  les mauvaises  pratiques qui entourent leur délivrance. Avant de dénoncer le nombre  élevé  des mortalités  maternelles, dont  les causes sont, pour la plupart, liées à des fautes professionnelles plutôt que matérielles. Sur l’angle des avancées dans  la protection  des droits  de l’Homme, le cadre  s’est dit réjoui des  innovations prévues dans  le cadre de la relecture du code pénal et le code de procédure pénale ; des innovations  qui concernent, entre autres la prise en compte des violations basées sur le genre, de la pratique de l’esclavage par ascendance, de la question des mineurs face au terrorisme.

Au regard des observations faites, dit Mamadou Lasine Diarra, le cadre recommande  au ministère de la justice et des droits de l’Homme, la poursuite des efforts de protection des personnes victimes  de l’esclavage par ascendance ; l’adoption d’une loi spécifique criminalisant la pratique de l’esclavage par ascendance, ce qui demeure d’une demande forte des ODDH.  Il demande au ministère  de la sécurité  et de la protection civile, de prendre  des mesures fortes contre  les responsables  chargés de la délivrance des documents administratifs agissant en violation de la loi; de poursuivre les efforts de sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national dans le respect des droits de l’Homme  et du droit international  humanitaire. A  l’endroit du ministère de la santé le cadre recommande la création de l’institution  des mécanismes de plaintes des citoyens, de traitement ainsi que de suivi des plaintes contre les fautes professionnelles, s’ils ne le sont pas encore, pour protéger la garantie de l’accès à la santé « l’accouchement ne doit pas être un voyage vers l’au-delà» ; la vulgarisation  et l’information  du public dans toutes les langues nationales, sur les voies et moyens dont disposent les citoyens contre les mauvaises pratiques dans les centres  de santé et en milieu hospitalier. Au directeur  général du commerce  et de la concurrence, le cadre propose d’assurer  le respect et le suivi des mesures adoptées pour faire face à la cherté de la vie.

Hadama B. FOFANA

Source: Le Républicain

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