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Vie sur les campus à Bamako : chronique d’une précarité annoncée

A Bamako, les campus universitaires, au lieu d’être un refuge pour se consacrer pleinement aux études, sont devenus des lieux compromettant le parcours de plus d’un étudiant vivant dans la précarité.

 

C’est un secret de polichinelle. Au Mali, les campus universitaires sont devenus des lieux de dépravation des mœurs. Plutôt que de s’en servir comme un cadre propice aux études, de nombreux étudiants s’y adonnent au libertinage. Des pensionnaires parlent même d’un phénomène très à la mode, « furu deni », une espèce de concubinage qui a pignon sur rue.

On y rencontre des mini-couples, qui fonctionnent. L’homme entretient la femme, et en retour cette dernière se livre aux bons soins de monsieur : restauration et sexe à gogo.

Certains sont plus préoccupés par la gestion de leur « couple » que de leurs études. Ils s’éloignent ainsi du but initial de leur présence au campus que sont les études. Les étudiants au cœur de ces lubricités avancent plusieurs raisons. Notamment la précarité économique, les besoins physiologiques. Certains disent également avoir été entrainés de force dans ces aventures.

« Courtisées par des ‘Don Juan’ »

Mais, pour la plupart, le manque de moyen financier est l’argumentaire dominant. « Ne les jugez pas, car la condition de certaines jeunes filles est alarmante, estime Ousmane Ambana, un jeune étudiant. Elles sont courtisées et par des étudiants et par des ‘Don Juan’, qui quittent le centre-ville pour venir les rencontrer. Puisqu’elles ne sont pas aidées par leurs parents, certaines sont obligées de travailler pour subvenir à leurs besoins. Parce que les bourses prennent du retard. »

Son témoignage laisse croire que la faute est partagée entre les parents et les gestionnaires de la bourse allouée aux étudiants, qui tombe toujours en retard.

Togo est du même avis : «Par désespoir et à cause du retard des bourses et trousseaux, certaines filles se mettent à faire des travaux nocturnes. D’autres font même de la prostitution », affirme l’étudiante.

Avortement clandestin

Alors qu’ils auraient pu mettre à profit leur court séjour à l’internat pour faire un bon cursus scolaire et acquérir des compétences pour leur autonomie.

Cette pratique a de graves conséquences sur les étudiants et sur le système éducatif plus globalement. Selon plusieurs témoignages, elle est à l’origine de nombreux avortements clandestins et du décrochage scolaire de nombreuses jeunes filles.

Source : BENBERE

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