En berne depuis la rectification de la trajectoire de la Transition, les hostilités entre l’organe législatif de transition et la Primature ont rebondi de la plus belle manière. Après que le chef du Gouvernement a laissé entendre que des militaires travaillent à diviser et à fragiliser le M5, un de ses fidèles lieutenants a choisi de crever l’abcès en ciblant clairement le président du CNT, à la faveur d’une sortie controversée.
En effet, comme pour corroborer les propos de son patron accusant «certains militaires» d’être « à la manœuvre pour déstabiliser le mouvement », Abdel Kader Maïga, a explicitement accusé le colonel Malick Diaw de se délecter des propos humiliants tenus par des membres de son organe. « Comment comprendre que des gens du CNT insultent le PM sans aucune forme de sanctions de leur président… c’est parce qu’il aime ce qu’ils disent, parce que ça leur plait de voir des gens humilié le PM», s’est-il étonné dans le sillage des insinuations de son mentor. Et comme si cela ne suffisait pas, Malick Diaw est devenu la cible privilégiée d’un des vidéomen qui ne jure que par le nom du PM. Sekou Tounkara, puisque c’est lui qu’il s’agit, ne manque aucune occasion pour descendre à bras raccourci sur le Col Diaw qu’il pressente comme un «un valet de la France». Et si les partisans de Choguel ne sont pas encore revenus à leur position avant rectification, notamment la dissolution du CNT qu’ils accusaient d’être illégal et illégitime, ils ont mis à prix la tête du président de l’organe législatif.
Mais dans ce vacarme entre acteurs de la transition c’est le sens élevé de la responsabilité des membres du CNT qui a plus attiré l’attention des observateurs les plus avisés. À l’instar de leur président, qui a choisi de se hisser au-dessus de la mêlée, aucun conseiller du l’organe législatif de transition n’a jugé opportun de répondre aux gardiens du temple primatorial.
Amidou Keita
Source: Le témoin