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UNESCO: il manque 8 millions $ US pour le Mali

L’UNESCO est encore à court de plus des deux tiers des 11 millions $ US nécessaires pour respecter la promesse de l’organisation internationale d’aider à restaurer les mausolées étagés de Tombouctou et d’autres trésors culturels maliens détruits par les islamistes radicaux il y a deux ans, a annoncé vendredi l’agence culturelle de l’ONU.

 MAUSOLEE

Trois mois après l’annonce du projet, l’UNESCO n’a recueilli que 3 millions $ US, a révélé Lazare Eloundou, le chef du bureau de l’agence au Mali. Ce montant n’a pas changé depuis avril. Selon la directrice du bureau new-yorkais de l’organisme, Vibeke Jensen, obtenir des dons de 8 millions $ US peut sembler simple, mais cet objectif est confronté à des demandes d’aide pour d’horribles crises humanitaires, comme celles de Syrie et d’Irak.

«Cela ne devrait pas être un problème important. Je veux dire… 8 millions $ US. Mais la compétition est féroce. Vous voyez ce qui se passe en Irak, en Syrie», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.

Les radicaux islamiques qui ont pris le contrôle de Tombouctou en 2012 ont détruit 14 des 16 mausolées, des structures d’une pièce qui abritent les tombes des grands penseurs de la ville. Ces mausolées ne sont désormais plus que des tas de boue, un souvenir du règne brutal des djihadistes, qui ont imposé la charia dans la ville, forcé les femmes à porter le voile et procédé à des exécutions et des séances de châtiment corporel au fouet en public. Les extrémistes ont été vaincus après près d’un an par une intervention militaire française.

Deux des mausolées ont été reconstruits grâce au projet, qui est effectué par des travailleurs locaux guidés par des experts internationaux. Bien que l’UNESCO ait tout d’abord affirmé que la restauration nécessitera un mois, M. Eloundou a indiqué que les deux premières reconstructions étaient en fait un projet pilote ayant révélé des complexités techniques et culturelles. Il a ajouté que chaque mausolée était sous la responsabilité d’une famille différente, qui choisissait un maçon différent.

«Nous voulons que la communauté rebâtisse son propre héritage. Ce n’est pas seulement une question de rebâtir des pierres. Il s’agit également de conserver la signification culturelle et de conserver le rôle du mausolée en ce qui concerne la structure de la vie dans la communauté.»

M. Eloundou a ajouté que la prochaine phase débuterait en septembre, après la fin de la saison des pluies, mais qu’il ne pouvait désormais plus donner d’estimation quant à la durée des travaux.

Le responsable a également annoncé la tenue d’une conférence internationale, en octobre, dans la capitale malienne, Bamako, afin de développer une stratégie dans le but de ramener d’anciens manuscrits à Tombouctou. Cette rencontre rassemblera des experts mondiaux et des bibliothécaires pour échanger des idées.

Les radicaux ont détruit 4000 manuscrits durant leur occupation, mais la vaste majorité des textes ont été sauvés par les bibliothécaires, qui ont fait sortir en douce des dizaines de milliers de documents dans des sacs de riz, dans des chariots tirés par des ânes, par moto, par bateau et dans d’autres véhicules. Ces manuscrits, remontant parfois au 13e siècle, sont entreposés à Bamako, mais le climat humide de cette ville du Sud n’est pas idéal pour leur préservation.

Tombouctou dans son ensemble est classée comme site patrimonial de l’humanité par l’UNESCO. Au plus fort de son influence, aux 15e et 16e siècles, Tombouctou comptait 180 écoles et universités vers qui se déplaçaient des milliers d’étudiants de partout dans le monde musulman.

Selon M. Eloundou, les manuscrits sont vitaux pour l’économie de Tombouctou, attirant des académiciens de partout dans le monde et offrant des postes aux gens impliqués dans le processus de conservation.

«Sans les manuscrits, Tombouctou n’est pas Tombouctou.»

Par Alexandra Olson

The Associated Press 28/06/14

 

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