La garde à vue de Maixent Accrombessi, directeur de cabinet du président du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a été levée mardi après l’apparition salvatrice d’un document, validé par le Quai d’Orsay, lui conférant l’immunité diplomatique. Il était entendu depuis lundi à Nanterre à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Ce personnage influent est soupçonné d’avoir perçu de l’argent du groupe Marck, une entreprise française spécialisée dans la fabrication d’uniformes et d’équipements (gilets pare-balles, casques balistiques) pour les armées et les forces de l’ordre. Il aurait favorisé l’attribution d’un marché public de 7 millions d’euros en 2005. Tracfin, le service de renseignement sur les flux financiers, a signalé des virements suspects (2 M€) à des sociétés proches ou gérées par Maixent Accrombessi. Celui-ci était alors conseiller d’Ali Bongo, ministre de la Défense de son père, Omar.
« Faire du business » en Afrique peut se révéler aventureux. Le groupe Marck, qui n’a pas réagi, se trouve dans la tourmente depuis un an et la mise en examen de son président Philippe Belin, l’homme qui a fait de la PME de 800 personnes le leader français de l’uniforme. Des marchés au Gabon, au Mali, au Cameroun sont suspectés de « corruption d’agents publics étrangers », le tout en lien avec le dossier Michel Tomi, un affairiste corse.
Une usine à Calais
Le groupe, qui fournit les armées et la police françaises, compte six usines en France, deux à l’étranger pour un chiffre d’affaires de 110 M€ en 2014. La société d’exportation de Marck se targue d’équiper 10 millions de personnes dans le monde. En 1999, la maison familiale a entrepris son essor en acquérant La Calaisienne (ex-La Belle Jardinière), confectionneur d’uniformes (130 vestes et 180 pantalons par jour) avec sa centaine de salariés. L’usine de Calais a été absorbée le 30 juin 2014 par Balsan, filiale de la holding Marck et dirigée par Laurent Marck.
source : lavoixdunord