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Un Etat défaillant!

Le mécontentement vient de gagner l’ensemble de la Société malienne après les révélations sur les deux affaires seulement (Avion présidentiel et Matériels et armements militaires). L’Etat vient, de ce fait, perdre toute crédibilité à l’intérieur comme à l’extérieur. Et cette perte de crédibilité extérieure fera de sorte que notre Etat sera sous une surveillance des bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale, Union européenne, etc.). Les maliens ne pourront que s’attendre, alors, au pire dans les quatre années restantes de IBK s’il continuera à mal gouverner le pays. Que peut-on penser d’un tel Etat ? Que peut-on espérer d’un tel Etat ?

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Nous avons besoin à la tête de notre Etat des dirigeants patriotes, visionnaires et soucieux de la quiétude du Peuple. Aujourd’hui au Mali, le citoyen lambda a peur pour sa survie et il est inquiet pour le devenir (laïcité, unicité, indivisibilité, sécurité, cohésion sociale, etc.) de son pays. Est-ce que ce citoyen lambda sera rassuré par cet Etat amateur qui n’a pas d’hommes capables d’asseoir la notoriété digne d’un Etat ? Qu’est-ce que l’Etat ? Qu’est-ce que l’intérêt général ? Comment des hommes qui travaillent pour l’Etat perçoivent-ils et font-ils avancer l’intérêt général ? Quel rang peut-on espérer pour le Mali parmi les nations avec de tels gouvernants ? Si nos gouvernants savaient répondre à ces questions, nous n’en serions pas là, car je suis d’accord avec Jules-Paul Tardivel qui disait: « Le vrai patriote s’inquiète, non du poste qu’il doit occuper dans la patrie, mais du rang que la patrie doit atteindre parmi les nations ».

D’après Georges Washington: “Government is not reason, it is not eloquence. It is force. Like fire, it is a dangerous servant and a fearsome master.” [Traduction: « Le Gouvernement (ou l’Etat) n’est pas la raison, il n’est pas l’éloquence. Il est la force. Comme le feu, il est un dangereux serviteur et un maître redoutable »].

Je rappelle, entre autre que la tâche de l’Etat est de spécifier et de faire respecter les droits de propriété; d’user de la violence pour mener à bien cette tâche à l’intérieur de ses frontières géographiques et taxer ses citoyens pour financer ses activités. Les recettes fiscales sont investies dans la capacité de l’Etat à spécifier et à faire exécuter les droits de propriété et les droits contractuels. Les activités de l’Etat présupposent un important investissement potentiellement irrécupérable, l’investissement de construction et de maintien du système juridique, avec des tribunaux et des forces de police.

La puissance de l’Etat provient du pouvoir de créer et de faire respecter les institutions et son engagement à l’égard de leur efficience. Alors que la puissance d’un Etat désigne sa capacité à élaborer et à faire respecter des règles favorables, son engagement porte sur l’obligation qu’il a de faire exécuter les règles fixées. Je vois bien que l’engagement de notre Etat envers les règles est assuré s’il est coûteux pour le gouvernement de tricher. Pour bien jouer ce rôle, l’Etat doit avoir, à la fois, les moyens et la légitimité. Un aspect de cette légitimité est que le pouvoir de l’Etat est délimité et que son comportement peut être contrôlé.

Un Etat doit être suffisamment fort pour empêcher même les entreprises les plus grandes et les mafiosi les plus puissants d’enfreindre les droits des plus faibles. Il doit, aussi, être si fort qu’on pense qu’il durera aussi longtemps que les prêts et investissements les plus longs. Il doit, tant qu’il a une autorité omniprésente et une puissance durable, s’abstenir aussi de porter atteinte aux droits de ses sujets. Au Mali, les gouvernants sont devenus des entrepreneurs, des commerçants, des fraudeurs, des détourneurs, etc. pour les profits personnels.

Toute mission ou toute ambition nécessite des moyens. On ne peut, donc, s’interroger sur le rôle de l’Etat sans s’interroger sur les ressources dont dispose l’Etat. Nous voyons bien que l’Etat a le monopole de la violence et l’on pourrait en déduire que l’Etat n’a pas de problème de ressource. Mais une telle conclusion serait, bien entendu, hâtive.

L’Etat doit se soucier, donc, de la façon dont il prélèvera les ressources nécessaires à la réalisation de ses missions. C’est le domaine des finances publiques, de la fiscalité, de l’endettement, etc. La mobilisation des ressources permettant à l’Etat de jouer, pleinement, son rôle régalien est quasi impossible dans ces conditions, car nos gouvernants ont une obsession pour l’intérêt personnel au détriment de l’intérêt général. De ce fait, l’Etat va avoir un manque à gagner terrible et je prendrai des exemples pour soumettre à votre réflexion quelques cas qui ont provoqué la défaillance de notre Etat l’empêchant et d’accomplir sa mission et de se doter des moyens pour l’exécuter dans les parutions à venir.

Je pense que les institutions d’un pays s’améliorent avec l’ancienneté de son indépendance, car le temps contribue à les consolider. Après cinq (5) décennies d’indépendance, que peut-on dire des institutions du Mali ?

Talleyrand : « Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteront vite ».

Dr. Sékou DIAKITE

Président de l’Association « Mouvement pour le Changement à Kati  (MCK)»

Cell. : +223 65 73 64 62/73 56 84 79

 

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