L’événement intitulé « Africa Unite » devait réunir sur scène des poids lourds de l’industrie musicale africaine, pour promouvoir l’unité du continent et dénoncer les récentes attaques visant les immigrés africains en Afrique du Sud. Mais les organisateurs ont finalement annulé les deux shows prévus ce week-end à Pretoria et au Cap, par crainte de possibles débordements.
Le projet était prometteur : réunir sur scène des artistes internationaux pour lutter contre la xénophobie avec un mot d’ordre « un seul continent, un seul peuple, un seul amour ».
En tête d’affiche : l’Américain Jidenna, le Sud-Africain Kwesta, et surtout le Nigérian Burna Boy, star mondiale de l’afrofusion, qui promettait de reverser une partie de son cachet au bénéfice « des victimes des récentes attaques xénophobes en Afrique du Sud. »
Un ton très différent que celui employé deux mois plus tôt sur Twitter. Au mois de septembre, Burna Boy avait vivement critiqué les violences xénophobes qui agitaient une nouvelle fois l’Afrique du Sud.
Le chanteur avait notamment promis de ne plus jamais mettre un pied dans le pays tant que « le gouvernement ne se réveillerait pas ». Il avait enfin proféré des menaces explicites contre un célèbre rappeur sud-africain.
L’annonce de sa venue en Afrique du Sud a donc provoqué une déferlante de critiques sur les réseaux sociaux. Plusieurs artistes locaux ont même appelé au boycott de l’événement. De son côté, Burna Boy a réitéré ses critiques. « Être Sud-Africains ne vous rend pas plus importants que les autres (Africains) ! », a-t-il notamment commenté.
Face à la multiplication des menaces à son encontre, les organisateurs ont finalement annoncé l’annulation pure et simple de cet événement contre la xénophobie.
RFI