Le Premier de la rectification, Choguel Kokalla Maiga, n’en finit pas d’accumuler les impairs. Après sa sortie tonitruante sur la tribune de l’ONU et ses affirmations dénonciatrices du rôle des partenaires du Mali, il en a rajouté une nouvelle couche qui confirme pour le moins les intentions clivantes que lui prêtent ses adversaires. Lors de sa récente adresse devant les diplomates accrédités au Mali, l’ancien porte-parole du M5-RFP a poussé l’adversité envers les forces étrangères au point de les charger ouvertement sur les intentions qui se cachent derrière la Force Takuba. Le Premier ministre n’a pas cillé en déclarant, en l’absence de l’ambassadeur de France expulsé, que cette nouvelle formule de la présence française au Mali a été conçue pour consacrer la partition du Mali. La charge a naturellement produit son lot de retentissements dans l’opinion avant que n’intervienne un cinglant désaveu du chef du gouvernement par l’état-major général des armées maliennes, comme pour rabrouer ses ardeurs hostiles. En effet, un communiqué des services de communication des FAMa est venu démentir la sortie de Choguel Maiga en annonçant la neutralisation d’une trentaine de djihadistes grâce à une intervention conjointement menée avec les mêmes forces étrangères décriées par le Premier ministre.
La bataille fait rage au portillon du CNT
L’ouverture annoncée du Conseil National de Transition à de nouveaux entrants est passée par là, provoquant une ébullition au sein des états-majors des formations politiques qui s’estiment éligibles à la démarche. Il s’agit, tenez-vous, de vingt-six (26) sièges de conseillers en jeu, qui permettront de porter l’organe législatif de Transition à 147 membres, motif parmi tant d’autres de relecture de la Charte qui en fixe le nombre à 121. Le quota de répartition des sièges à pourvoir n’est pas connu mais les prétendants commencent à se bousculer au portillon des directions de partis politiques et les grandes manœuvres ont été déclenchées. À un point tel que d’aucuns redoutent et n’excluent pas une affectation de leur cohésion interne par les convoitises. C’est pourquoi beaucoup de formations, selon nos confidences, ont tendance à renoncer à leur quota pour préserver leur quiétude interne tout en laissant le soin aux prétendants de tenter par leurs propres entrées d’arracher un siège au CNT.
Enfin, le voile se lève sur Wagner
Depuis la semaine dernière, il n’y a plus d’échappatoire pour les autorités maliennes sur la présence de compagnie privée Wagner au Mali. Après le flou artistique longtemps entretenu autour du sujet, il est revenu au président russe, Vladimir Poutine en personne, de trancher le nœud gordien. Lors de sa conférence conjointe avec son homologue français, il a déclaré sans ambages que la Russie officielle n’a rien à voir avec les opérations conduites par la société privée de défense au Mali, insistant dans la foulée sur la souveraineté des autorités de Transition dans le choix des partenaires avec qui contracter. Ce n’était pourtant pas la seule fois qu’une autorité russe rame à contre-courant des prestidigitations du gouvernement malien sur la problématique Wagner. Pendant que le Premier ministre, Choguel Maiga, et le ministre des Affaires étrangers, Abdoulaye Diop, rivalisaient d’ardeur à démentir toute présence de paramilitaires russes au Mali, Sergei Lavrov était monté au créneau en son temps pour confirmer les suspicions en confiant aux médias internationaux que le recours des autorités maliennes de Transition aux services de Wagner se justifiait par les échecs du partenaire français à venir à bout du terrorisme. Mais il fallait la sortie du chef du Kremlin pour lever définitivement l’équivoque et rabattre le caquet aux nihilistes.
Source: Le Témoin