Rire ! en réalité, tout ça fait rire souvent. On nous fait savoir que la solution n’est pas militaire. Or, le problème lui-même n’est autre chose que militaire. Comment Bazoum a-t-il été donc dépossédé de son pouvoir légal et légitime ? Des militaires se servent honteusement des armes de guerre mises à leur disposition par un Président de la République.
En lieu et place de Daech et Boko Haram, l’objet de l’acquisition desdites armes, Thiani et sa bande préfèrent lâchement s’en prendre, et encore dans son sommeil, au même Président désigné par le Peuple libre du Niger. Et bizarrement, il y en a qui osent encore s’étonner du fait qu’un embryon de rébellion se mette actuellement en place dans le pays. J’ai toujours dit que nous sommes des peuples vulnérables, qu’analphabètes en majorité, exposés donc aux conflits sociaux de tous genres, ethniques, tribaux, religieux, et autres, et qu’il était donc préférable d’éviter des Coups d’État pour ne pas davantage empirer ces problèmes. À chaque fois qu’il est question de l’avènement au pouvoir d’un président en Afrique, que ce soit par la voie des urnes ou par un Coup d’État, c’est d’abord et toujours sa région ou sa communauté qui sont devant pour applaudir. Il est utile de faire attention quand on a ce genre de problème qui existe chez soi. La France est encore et abusivement accusée de soutenir cette rébellion. Mais je crois que c’est une longueur d’avance que nous avons sur ceux que nous accusons de vouloir toujours provoquer des rébellions chez nous, si nous savons déjà que leur intention est effectivement de créer ces genres de troubles dans nos sociétés pour profiter de nos ressources. Mais au lieu de nous mettre dans de meilleures postures en anticipant ce qui peut effectivement arriver de préjudiciable à nos pays et lié aux Coups d’État, nous préférons plutôt pleurnicher sur notre sort tout en continuant de prêter le flanc. Nous sommes nous-mêmes pressés d’appeler à la rescousse les mercenaires russes, sachant bel et bien que les objectifs sont les mêmes que ceux qui sont en permanence vus comme des impérialistes. Les Coups d’Etat sont applaudis à la fois par les analphabètes et les intellectuels, alors même que nous savons tous que les Présidents qui en sont victimes, ont aussi leurs militaires partisans, leurs civils partisans, et des communautés partisanes. C’est une simple question de logique que ceux-là décident de réagir s’ils ne veulent simplement pas rester bras croisés face à ce qu’ils considèrent plutôt eux, comme une injustice, un abus, et même de la violence à leur égard. Comment pouvons-nous, un seul instant, nous attendre à ce qu’il n’y ait pas des mouvements, même armés, contre des Coups d’État dans des pays comme les nôtres, franchement. C’est bien le contraire qui devrait plutôt étonner. Je comprends que certains puissent penser que ce sont les Occidentaux et précisément les Français qui sont derrière ces mouvements armés au Niger, mais c’est exactement de la même manière que les partisans de Bazoum pourraient aussi penser que c’est la Russie et Wagner qui sont derrière ce Coup d’État dans leur pays, et la meilleure manière de défendre leur cause, c’est bien évidemment d’appeler eux-aussi à la rescousse les mêmes Occidentaux. Et de cette façon, nous tous, nous livrons nous-mêmes nos pays à ces désordres. En réalité, je n’arrive toujours pas à comprendre. C’est quand même étonnant que cette pratique des Coups d’État qui a été toujours un outil privilégié par les autres pour se servir de l’Afrique, soit encouragée par les Africains eux-mêmes. C’est vraiment bizarre ! Les occidentaux s’en servent contre nous. Les Russes s’en servent contre nous. Nous-mêmes, nous nous en servons et contre nous-mêmes. Non ! ça, c’est vraiment l’Afrique, quoi ! Et certains pensent que les partisans de Bazoum devraient simplement accepter le fait accompli, et que la CEDEAO ne devrait nullement intervenir militairement pour remettre Bazoum à sa place. Imaginons simplement un Coup d’État quelque part dans le sahel de la part des soldats infiltrés dans nos armées par des mouvements armés Touareg, et que la CEDEAO décide d’intervenir militairement.
Amadou Garan Kouyaté
SOLONI