L’histoire de l’humanité est à une étape particulière qui pourrait être une opportunité pour des pays comme le Mali de se réinventer tout de suite.
J’ai souvent soutenu que l’humanité a évolué sur la base de 3 grandes traditions : la tradition du verbe, la tradition de l’écriture et nous sommes au début d’une nouvelle tradition depuis un peu plus de 30 ans, celle du numérique.
Nous avons raté le rendez-vous de la tradition de l’écriture. Nous pourrions rattraper notre retard par les opportunités que nous offre la tradition du numérique, comme nous l’avons fait avec le téléphone portable.
Nos jeunes, qui constituent une moyenne de 75 % de moins de 25 ans de notre population, doivent être dotés d’une bonne culture numérique pour être des acteurs efficaces de ce monde. La culture numérique fait référence aux nouvelles habitudes culturelles produites par le développement et la diffusion des technologies numériques et en particulier d’Internet et du web ; avec des pratiques économiques, des modes de pensée et des valeurs qui s’y développent.
Nos autorités doivent inscrire notre politique culturelle dans cette ligne. Elle permettra de combattre les fake news et les formes d’utilisation actuelles des réseaux sociaux qui entretiennent la médiocrité et stimulent la haine de l’autre dans notre corpus social.
Une telle politique soutiendra la production de contenus numériques, le développement d’infrastructures numériques de diffusion, le développement d’une économie numérique saine, un meilleur accès à la culture et à l’information pour le grand public, l’émergence de jeunes mieux informés, qui croient en leur pays, qui penseront moins à immigrer, qui se laisseraient moins influencer par les théories du complot et qui développeront un nouveau rapport au travail.
Un engagement interministériel, mobilisant les délégations publiques de la culture, de l’éducation, du commerce, de l’économie, des sciences et techniques, serait nécessaire pour porter le programme ; ainsi qu’une articulation avec le secteur entrepreneurial, notamment les entreprises de télécommunication.
Alioune Ifra Ndiaye