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Tribune : IBK et le Mali d’abord, telle une malédiction divine

L’homme qui répétait sans cesse HASBOUNÂ LÂHHOU WA NI’E-MAL WAKILOU (Allah Est notre Garant et Quel Meilleur Garant), a séduit plus d’un malien en 2013. Voilà pour son élection. Les maliens pensaient avoir là un vrai musulman.

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Avec Ebola, les musulmans s’interrogent, avec cette non fermeture des frontières avec la Guinée ; étant entendu qu’un devoir religieux de premier ordre pour protéger ses concitoyens a été violé.

MAFIA ET ARGENT

Que dire des conséquences néfastes, pour le Mali, de cette amitié sincère avec l’homme d’affaires Corse Tomi, le parrain des parrains ? L’avion d’ATT jugé vieillot, par la mafia. Mensonge d’Etat. Le peuple malien trahi. Que dire de ce mépris des Accords de Ouagadougou qui ont permis au Mali de renouer avec la normalité constitutionnelle ? Les accords d’Alger sont un serpent de mer, à ce jour.

Il se raconte qu’une délégation du Mali, après l’élection présidentielle et les élections législatives, a été dépêchée auprès du Millenium Challenge aux Etats-Unis d’Amérique. Comme pour dire que la normalité constitutionnelle est désormais là au Mali. Alors, les milliards du Mali doivent être maintenant versés. La délégation s’est vue répondre par le Millenium Challenge qu’il reste les élections communales, pour parler de retour complet de la normalité constitutionnelle. Ah, l’appât du gain !

Dans l’affaire du réseau Apem, on ne peut s’empêcher de décortiquer ici aussi les pistes mafieuses. Un magistrat, fonctionnaire de l’État malien, connu pour les sales besognes (suivez mon regard en direction de l’ancien Vérificateur général Sidi Sosso Diarra), a été recruté pour créer un bureau parallèle du réseau Apem. Il s’appelle Dramane Diarra. Son beau-père en la personne du magistrat Toubaye Koné, Président du tribunal de la Commune IV, a été mis à contribution pour accélérer la destruction du réseau Apem, à travers trois procédures judiciaires différentes et farfelues.

Qui ne se souvient du tribunal de la Commune IV qui a abrité un jugement extraordinaire, dans l’affaire de Kalabambougou, orchestré par le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Mieux, qui ne se rappelle la grève avortée des deux syndicats de magistrats : Syndicat Autonome de la Magistrature (Sam) et Syndicat Libre de la Magistrature (Sylma), lors de l’arrestation de certains juges par le Ministre Bathily.

A l’époque des faits, Toubaye Koné était le président du Sylma. Me Bathily s’est appuyé sur lui pour faire avorter la grève contre le Gouvernement ; au détriment de ses collègues juges qui l’ont déposé par la suite de la tête du Sylma.

A la suite de Toubaye Koné, il y a aussi le juge Issa Traoré, Président du Sam, qui a été recruté. Il avait aidé Toubaye Koné dans l’échec de la grève des magistrats. Il a été mis à contribution pour envoyer deux juges détruire le réseau Apem. Il s’agit de Ibrahima Berthé, magistrat, et de Cheick Mohamed Chérif Koné, magistrat, avocat général près la Cour suprême.

Voyez-vous, le droit est enterré. On ne se soucie pas de servir. Où est la justice qui doit être dispensée au seul profit des citoyennes et des citoyens du Mali, quand les magistrats eux-mêmes usent de leur pouvoir judiciaire pour opérer des hold-up ?

C’est en partie en direction de ce type de magistrats que s’est adressé le nouveau président du Sylma, Adama Yoro Sidibé, le 9 novembre 2014, dans son Appel des magistrats contre le Ministre de la Justice. Là aussi, le président du Sam s’est précipité sur les antennes de la télévision nationale du Mali, pour désavouer le Sylma.

LE PEUPLE MALIEN BAFOUÉ

L’article 29 du Code de procédure civile dit que si un magistrat ou un auxiliaire de justice est impliqué dans une affaire judiciaire, c’est le 1er président de la Cour d’appel qui doit être saisi pour désigner la juridiction qui va statuer sur ladite affaire. Le juge Toubaye Koné a mis cette disposition légale dans sa poche, quand bien même le bureau de Dramane Diarra est truffé de magistrats et d’un avocat. Le juge Toubaye Koné a estimé que cela ne le concerne pas, parce que bénéficiant de la haute protection du numéro 2 du Gouvernement.

L’autre fonctionnaire du Ministère de l’intérieur et de la sécurité se prénomme Mamadou Touré, un individu qui se fait passer pour Imam lors de certaines cérémonies dans ce département. Un hypocrite ?

Voyez-vous des fonctionnaires de l’Etat malien, passant tous à la caisse de la République à chaque fin du mois, se transforment en animateurs de la société civile, sous l’œil condescendant du Gouvernement.

Le Ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Me Mohamed Ali Bathily, a été informé, le 17 février 2014. Rien. Le premier président de la Cour d’appel, Moussa Sara Diallo, qui a résisté aux assauts de la mafia, a été relevé de ses fonctions. Les autres juges, membres de la mafia, ont eu des promotions. Au lieu de les déshabiller tout simplement, comme cela se fait dans tout Etat de droit digne de ce nom !

Le Premier ministre, chef du Gouvernement, Moussa Mara a été, lui aussi, informé le 3 juin 2014. Et puis, rien. Lui, auparavant, si prompt à répondre aux lettres à lui adressées, demeure sourd, aveugle et muet.

Le peuple malien est tout simplement bafoué dans sa dignité. Le temps de dire tout simplement : HASBOUNÂ LÂHHOU WA NI’E-MAL WAKILOU (Allah Est notre Garant et Quel Meilleur Garant !)

Par Samba CISSÉ

SOURCE: Nouvel Horizon  du   20 nov 2014.
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