Au Mali, les boulangeries poussent chaque jour comme des champignons. Mais, ils sont rares les promoteurs qui se soucient des conditions d’hygiène dans lesquelles se fait le transport du pain. C’est sur des mobylettes, et plus souvent à ciel ouvert que se fait la livraison. De quartier en quartier, sans aucune protection, le pain passe dans plusieurs mains avant d’être consommé. Les autorités en charge de l’hygiène alimentaire doivent assumer toutes leurs responsabilités.
Depuis quelques années, à Bamako comme dans plusieurs autres localités en République du Mali, la livraison du pain se fait dans des conditions inadmissibles et inqualifiables qui foulent aux pieds les principes et les pratiques visant à préserver la santé des Maliens. Le transport du pain, à ciel ouvert sur des motos, est une insulte à l’hygiène alimentaire. D’où sa condamnation
Le pain est l’un des aliments de base le plus consommé en République du Mali. A-t-on besoin de statistiques pour accepter une telle évidence ? Non, il suffit de jeter un tout petit regard sur l’alimentation dans notre société pour s’en convaincre. Que ce soit en famille, dans la rue, dans les services ou dans les écoles, partout le pain est vendu et largement consommé.
En effet, chez nous, il accompagne le café au lait au petit déjeuner dans certaines familles. C’est avec un morceau pain que les mamans parviennent à encourager la petite fille ou le petit garçon, souvent mécontent, pour prendre le chemin de l’école. Que consomment les enfants et même les adultes à partir du moment où ils s’absentent de la famille pour quelques heures ? Le pain, certes. Il est présent dans toutes nos cérémonies de baptêmes, mariages et soirées dansantes.
Cependant, les conditions dans lesquelles il est livré laissent à désirer. Le transport du pain à Bamako comme dans beaucoup d’autres localités au Mali se fait avec des motos, quasiment à ciel ouvert dans des caissons faiblement protégés, donc au mépris des règles d’hygiène.
Le livreur, qui se promène de quartier en quartier, d’une ruelle à une autre, n’a toujours pas le temps d’éviter les eaux stagnantes dans lesquelles pullulent, chaque jour que Dieu fait, des microbes de tout genre. A ces eaux microbiennes, s’ajoute une poussière suffocante qui couvre par endroits l’embarcation solidement scellée sur la moto. Le plus souvent, il arrive que des miches de pain tombent à même le sol et que le livreur ramasse sans précaution, les replace sans sourciller dans la caisse. Bonjour la maladie. Tant pis pour les consommateurs. Quel sadisme !
Face à ce désordre, il revient aux autorités en charge de l’hygiène alimentaire de prendre toutes leurs responsabilités en régulant la livraison du pain au Mali. Ainsi, donneront-elles un minimum de considération et de dignité à des populations qui souffrent déjà de la conjoncture à grande échelle Ce fâcheux spectacle, aux conséquences incalculables, doit du reste interpeller toutes les consciences.
Par Moussa Wélé Diallo
Source: L’Agora