Au moment où les Aéroports du Mali sont en rupture de stocks, on a annoncé la naissance d’une nouvelle compagnie aérienne.
Les Maliens attendent l’émergence d’un service national aéronautique depuis longtemps. Mais de nombreux défis attendent la nouvelle Compagnie aérienne. Le Mali est encore loin de connaître une stabilité sécuritaire dans la partie septentrionale du pays. L’une des menaces que les avions devront éviter, c’est bien les incursions terroristes préparées et exécutées par des groupes armés se fondant dans la population.
Malgré cette situation sécuritaire précaire, Madina Sissoko, la ministre des Transports et des Infrastructures a annoncé, le 1er août 2024, la création de la société d’Etat dénommée « Mali Airlines-sa ». A en croire le gouvernement, le Mali est un vaste pays enclavé qui partage 7 420 km de frontières avec sept pays. La desserte intérieure et extérieure par voie aérienne du pays a été assurée, de 1960 à 1985, par la Compagnie aérienne nationale « Air Mali » qui faisait la fierté de tous les Maliens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
A la suite de la fermeture de « Air Mali », la desserte intérieure et extérieure du pays a été assurée par la Compagnie aérienne du Mali de 2005 à 2012. Actuellement, ce sont des compagnies privées qui assurent la desserte intérieure. Selon la ministre des Transports, dans le contexte de pays enclavés, il est nécessaire de se doter d’une Compagnie nationale assurant des services aériens réguliers dans le cadre du désenclavement intérieur et extérieur du pays.
Les projets de texte, adoptés, créent et approuvent les statuts de la compagnie aérienne « Mali Airlines-sa ».
Pour les autorités, la création de cette compagnie, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la réunion annuelle des services de transport, édition 2023, permettra d’améliorer la mobilité des populations entre les capitales régionales. Mais Mali Airlines naît dans un contexte concurrentiel rude, avec des compagnies aériennes ayant plusieurs années d’expériences. Mais l’offre commerciale est bien en dessous des attentes, la plupart des régions éloignées de Bamako étant peu servies par les compagnies privées actuellement en service.
Par ailleurs, on se demande si les conditions seront réunies afin que le kérosène ne manque pas dans les Aéroports du pays. Un autre défi est le prix des billets d’avion. Des milliers de clients potentiels seront écartés si les billets continuent d’être hors de portée des Maliens. Le pouvoir d’achat de la population est bien inférieur aux prix actuellement pratiqués par les compagnies aériennes privées. Les seuls capables de prendre l’avion en ce moment sont des hauts cadres de l’administration.
Nouhoum DICKO
Source : L’Alerte