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Traditions et protection des droits des enfants: le défi de l’élimination des pratiques néfastes

Dans le cadre de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain (JEA), le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, à travers la direction nationale de la promotion de l’enfant et de la famille, a organisé ce mardi 19 juillet une rencontre d’échanges avec les adolescents sur les pratiques néfastes affectant les enfants, à la Cité des enfants.

Cette rencontre était animée par trois panélistes, à savoir : Mme Bintou TRAORE de la Direction générale de la santé et de l’hygiène publique (DGSHP) ; Mme Alimatou DIALLO de la COMODE ; Adama BALLO, RECOTRADE. La Modération était assurée par Moussa Drissa GUINDO.
Cette édition 2022 est placée sous le thème : «Elimination des pratiques néfastes affectant les enfants : progrès en matière de politiques et de pratiques depuis 2013».
Ce thème s’inscrit dans le cadre de la réévaluation des approches, des politiques, des programmes et législations qui ont été adoptés pour éliminer les pratiques néfastes affectant les enfants au Mali.
Selon les initiateurs de cette rencontre, le présent thème de la JEA offre l’opportunité aux acteurs de faire le point des progrès accomplis et des pratiques en cours depuis 2013 ; mais aussi de relever des défis en matière de protection des droits de l’enfant au Mali.
Dans sa communication, Mme Bintou TRAORE s’est focalisée sur les conséquences du mariage précoce et les mutilations génitales (MGF) chez les enfants.
A ce propos, la chargée des questions de santé à la DGSHP a rappelé que les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé au Mali (EDSM-VI), en 2018, ont montré que 89% des femmes âgées de 15-49 ans ont été excisées et 73% des filles de 0-14 ans l’ont été également. Le taux de femmes (20-49 ans) en union avant 18 ans est de 53% dont 18% avant l’âge de 15 ans.
Selon elle, les mutilations génitales féminines ont des conséquences graves sur la santé physique, reproductive et mentale et constituent une menace grave sur la vie des femmes et de leurs futures enfants. Elles génèrent, dit-elle, des complications immédiates, mais également des problèmes de santé à long terme.
De son côté, Adama BALLO a invité les parents à être plus à l’écoute des enfants plus tôt que de les brimer. Il a regretté de constater que les cérémonies d’initiation et les contes éducatifs aient disparu dans nos sociétés. Ce qui pousse, à son avis, certains enfants à choisir la rue à leur risque et péril.
Pour sa part, la représentante de la Coalition Malienne des Droits de l’Enfant (COMADE), Alima DIALLO, a insisté sur l’aspect de sensibilisation et de plaidoyer dans le cadre de la lutte contre ces pratiques.
Enfin, le modérateur a déploré le fait que la loi de protection de l’enfant soit en souffrance au niveau de l’Assemblée nationale du Mali.
L’occasion a été aussi bonne pour Moussa Drissa GUINDO de rappeler les différents traités et conventions internationaux ratifiés par notre pays en matière de protection de l’enfant.
Selon lesdites conventions, il est interdit de faire participer ou d’impliquer un enfant dans un conflit armé avant l’âge de 18 ans (art. 17). Sont également interdits toute forme de discrimination dans l’emploi, le harcèlement au travail et, plus particulièrement, le harcèlement sexuel au travail et à l’école (arts. 30 à 33), etc.
Le Protocole de Maputo définit les pratiques néfastes comme « tout comportement, attitude ou pratique qui affecte négativement les droits fondamentaux des femmes, tels que le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, à la dignité et à l’intégrité physique ».
Au Mali, sont considérées comme pratiques néfastes à la santé de l’enfant : l’excision, les mariages d’enfants, le travail des enfants, l’ablation de la luette, le gavage, l’infanticide de l’orphelin, de l’enfant naturel, de l’enfant atteint d’albinisme, etc.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: Info-Matin 

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