Le mardi 28 janvier 2020 dans la salle de conférence de son département, le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a présenté ses vœux de nouvel an à la presse nationale et étrangère, au corps diplomatique accrédité au Mali, aux consulats ainsi qu’à l’ensemble du peuple malien. A cette occasion, il a fait un tour d’horizon sur les grandes missions qu’il a effectuées, le Sommet de Pau, le Dialogue national inclusif, le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la Réunion consultative des ministres des Affaires étrangères du mécanisme des pays voisins de la Lybie tenue le 23 janvier 2020 à Alger.
Selon le ministre Dramé, l’année 2019 qui s’est achevée a été très éprouvante pour le Mali avec des attaques terroristes de part et d’autre, ainsi que d’autres crises qui ont frappé le pays. Malgré tout, les Maliens n’ont pas baissé les bras et se sont mobilisés derrière les FAMa qui se sont battus souvent dans des conditions extrêmement difficiles.
2019 a été une année de conjugaison de réflexions et d’efforts qui a abouti au Dialogue national inclusif a qui regroupé près de 3000 participants composé de partis et regroupements de partis politiques signataires de l’Accord politique de gouvernance du 2 mai 2019. L’organisation des élections législatives entre dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions et recommandations de ce grand rendez-vous historique. Pour le chef de la diplomatie malienne, 2020 sera une année d’espoir, une année importante et décisive pour le Mali.
Il a parlé de la Session de Haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et de la Réconciliation nationale, tenue à Bamako le 19 janvier, présidée par Rachid Bladehane, Secrétaire chargé de la communauté nationale et des compétences à l’étranger de l’Algérie, chef de file de la médiation internationale. Cette consultation a enregistré la participation des parties maliennes signataires de l’Accord, les membres de la médiation internationale, dont l’Algérie en tant que chef de file, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Niger, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine, l’Envoyé Spécial de l’UE pour le Sahel, l’Envoyé spécial de la France pour le Sahel, le Directeur général en charge des Affaires politiques et le Directeur Afrique de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), ainsi que les ambassadeurs représentants des membres du Conseil de sécurité des Nations Unies.
En outre, la session a recommandé la relance des travaux de suivi et d’accompagnement de la mise en œuvre de l’Accord, selon un calendrier assurant la régularité et l’efficacité des réunions du CSA en invitant toutes les parties prenantes à y apporter leurs contributions dans un esprit d’ouverture et d’engagement à l’objectif de la paix et de la réconciliation au Mali. A en croire le ministre Dramé, le Sommet de Pau a été consacré à la lutte contre le terrorisme au Sahel avec pour but de clarifier l’engagement français sur place. Il s’agissait de définir et de réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel en posant les bases d’un soutien international accru aux pays du sahel. Les Chefs d’Etats du G5 ont rappelé que l’intervention militaire dans la zone sahélienne vise à protéger les populations civiles, à défendre la souveraineté des Etats du G5 sahel conformément aux résolutions pertinentes du conseil de sécurité de l’ONU et aux accords bilatéraux en vigueurs, à prévenir une extension de la menace terroriste dans les pays frontaliers et à ramener la stabilité, condition indispensable du développement.
A en croire le ministre Dramé, le Sommet de Pau a permis une remobilisation de la Communauté internationale en faveur du Sahel. Les chefs d’Etats du G5 ont appelé en particulier dans l’immédiat à une grande mobilisation pour résoudre la crise libyenne. «Au-delà de la France, c’est toute la communauté internationale qui est appelée à s’impliquer sous forme d’une coalition pour le Sahel. Ce dispositif international multidimensionnel permettra d’impliquer de façon coordonnée et plus efficace, les diverses actions menées par la communauté internationale. Il rassemblera les pays du G5 Sahel, ainsi que la France et les pays déjà engagés à leurs côtés et sera ouvert à tous les partenaires y compris américains et russes, s’ils s’engagent à se rencontrer sur une base régulière pour coordonner les actions au Sahel».
Dramé a, en outre, rappelé que la principale annonce du Sommet de Pau est la création d’une Coalition pour le Sahel, nouveau dispositif qui rassemblera les différentes composantes de l’engagement international au Sahel. Cette Coalition apportera une structure et une meilleure visibilité aux différents aspects de l’aide internationale apportée au Sahel.
Elle se reposera sur quatre piliers dont, entre autres, la lutte contre le terrorisme, le renforcement de l’appareil militaire, l’appui au retour de l’Etat régalien et le développement.
Drissa Togola
Le Challenger