Connue aussi sous l’appellation “trichomanie”, la trichotillomanie est caractérisée par l’arrachement compulsif des cheveux ou des poils. Cela aboutit à la perte de cheveux ou de poils, aussi connue sous le nom d’alopécie. Les personnes concernées peuvent être totalement chauves à cause de ces actions répétées. En général, la trichotillomanie se manifeste juste avant ou après la puberté. En épluchant les statistiques, environ 80 % des adultes atteints de trichotillomanie sont des femmes dans les populations cliniques.
Selon les spécialistes de cette pathologie, il n’y a pas de causes spécifiques pour la trichotillomanie.
“Chaque patient a sa propre source de déclenchement. Pour certains patients, ça peut être le stress, l’angoisse ou la dépression. Chaque patient a son histoire qui le pousse à agir. Alors pour se soulager, ils s’arrachent les cheveux ou les poils. Généralement, elle se développe après un événement traumatisant vécu par la personne”, explique Oumar Konaté, spécialiste en neuropsychologie comportementale.
A en croire notre spécialiste l’alopécie est le premier symptôme visible de la trichotillomanie. “Une personne qui présente ce trouble, par honte, va nier qu’elle s’arrache elle-même ses poils ou ses cheveux. Et par méconnaissance, beaucoup vont directement l’associer à un problème esthétique ou dermatologique ce qui n’est pas le cas. Car ses pertes de cheveux sont volontaires, c’est la personne elle-même qui se les arrachent dans les moments d’angoisse, de stress… dans le but de se soulager”, précise M. Konaté.
La trichophagie est différente de la trichotillomanie. La première se caractérise par le fait de manger ses cheveux de manière obsessionnelle et compulsive, ce qui est un trouble du comportement. Généralement, les personnes atteintes sont touchées par la trichotillomanie. Mais on peut être atteint de la trichotillomanie et ne pas être atteint de la trichophagie. Il existe des patients qui n’éprouvent leur satisfaction qu’en s’arrachant les cheveux ou les poils. Ils se limitent seulement aux arrachages et n’arrivent pas au stade de manger ou d’avaler les cheveux ou les poils arrachés.
Pour le toubib, le seul traitement efficace pour lutter contre la trichotillomanie est la psychothérapie.
“Nous aidons le patient à comprendre les facteurs qui déclenchent la maladie grâce à des séances de thérapie. Actuellement, nous utilisons beaucoup plus la thérapie cognitivo- comportementale, cette thérapie permet au patient de remplacer ses actions d’arrachages par d’autre actions qui pourrait occuper ses mains quand des crises surviennent. Ces actions peuvent êtres soit de serrer le poing, tricoter ou s’asseoir sur les mains”, ajoute neurologue.
Cependant, il est difficile de déterminer le taux de la trichotillomanie au Mali. Les trichotillomanes ne se font pas consulter en raison de leur complexe vis-à-vis de la maladie. L’accompagnement des proches est important dans le processus de guérison, car l’entourage compte beaucoup pour apaiser ou aggraver l’état d’un malade.
Toutefois M. Konaté conseille les proches des personnes atteintes par la trichotillomanie à être avec les patients, car ils ont besoin d’être écoutés, de notre empathie, et surtout éviter de se moquer d’eux parce que cela pourrait aggraver leur situation et les guéris pourraient replonger dans leur trouble.
Oumou Fofana