Le Dialogue africain pour la paix et la sécurité a pour objectif de promouvoir des discussions ouvertes sur la résolution des conflits et la consolidation de la paix en vue d’améliorer la stabilité et la sécurité sur le continent.
Il sert de cadre une pensée critique afin de générer des idées sur des solutions pratiques aux défis de la paix et pour une paix durable.
Le dialogue annuel de paix et de sécurité africaine planche sur les défis contemporains qui vont des conflits internes au terrorisme, aux crimes organisés transnationaux et de l’agression externe.
Il s’agit aussi pour la Fondation Thabo Mbeki à travers ce dialogue d’approfondir la compréhension et à stimuler un débat robuste sur les solutions dirigées par des Africains aux défis de la paix et de la sécurité sur le Continent.
Dans son discours, à l’occasion de l’ouverture du Dialogue de la paix et de la sécurité africaine édition 2024, organisé par sa Fondation, l’ancien président sud-faricain, Thabo Mbeki a expliqué que la France impose son influence à 12 pays francophones.
Selon lui, la France a contraint 12 pays francophones à signer un accord lui permettant de faire tout ce qu’elle veut dans ces pays, à l’exception désormais du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont dénoncé ces accords.
Pour ce qui concerne l’Alliance des Etats du Sahel en Afrique de l’Ouest, le Vieux Xhosa a expliqué qu’il s’agit d’une rébellion ouverte par les jeunes officiers contre l’ordre néocolonial à travers lequel la France veut maintenir ces peuples sous sa domination.
Aussi, ceux qui s’attendent à des élections gadgets pour transmettre le pouvoir, comme on en a coutume sur le continent, risquent d’attendre longtemps. Car, dit-il, les chefs d’État de l’AES ne sont pas motivés par l’argent ou la gloire, mais par la quête de l’indépendance, de la souveraineté et le progrès pour leurs peuples. Leur coup d’État, selon lui, est différent des autres.
Voici un extrait traduit de l’anglais du Discours de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki tenu ce vendredi 4 octobre à lors de l’ouverture du dialogue annuel de la paix et de la sécurité africaine à Magaliesburg, en Afrique du Sud
‘‘En l’Afrique de l’Ouest, la situation, il y a quelques années, l’une des choses que nous avons constatée, c’est qu’il y avait un accord avec la France signé au moment des indépendances des pays africains.
Ces accords prévoyaient que la France maintiendrait une base militaire dans la capitale et le commandant des troupes françaises dans toute situation où la sécurité de la France était menacée, elle avait le pouvoir souverain, le pouvoir total d’intervenir. Un général français pouvait prendre en charge la fonction publique et annoncer ce qu’il voulait.
C’est l’un des 12 accords coloniaux que de nombreux pays francophones ont signé avec la France à l’indépendance.
Le Mali vient de dénoncer tous ces accords. Je pense qu’il y en avait 11 ou 12 qui incluent des prescriptions lorsque vous avez généré des devises étrangères vous étiez obligés de le déposer dans une banque à Paris, et le franc français garantit alors votre monnaie, le franc CFA.
Une partie de ce qui se passe en Afrique de l’Ouest comme vous pouvez le voir, c’est une rébellion de jeunes officiers contre le néocolonialisme français. Ce n’est pas seulement le désir de pouvoir d’un groupe de militaires de destituer un président élu, mais ces jeunes soldats disent que notre pouvoir politique depuis l’indépendance a respecté cette relation néocoloniale avec la France qui doit prendre fin maintenant pour l’indépendance véritable et la souveraineté de nos peuples.
C’est pourquoi, vous voyez la grande confrontation entre ces pays et la France. Il s’agit de mettre fin à la dictature coloniale’’.
Par SIKOU BAH
Source: Info-Matin