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Terrorisme en AFRIQUE : Alger met en garde contre le retour des combattants de DAECH

Nos craintes sont hélas confirmées : des combattants terroristes Etrangers (CTE) de retour de l’Irak et de la Syrie sont bien présents dans le Sahel. C’est la révélation émanant de la 1ère réunion plénière du Groupe de travail du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) sur l’Afrique de l’Ouest qui se tient actuellement à Alger.

 milices daech entrant ville Sirte Libye etat ismalique

«L’Algérie a mis en garde, lundi, contre le retour, dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, des combattants terroristes étrangers (CTE) actifs au sein de Daesh, en appelant au renforcement des capacités dans la région.

«L’effort de renforcement des capacités dans cette région, de plus en plus ciblée par l’activisme terroriste, permettra à cette région de mieux affronter localement les nombreuses menaces qui nous préoccupent tous », a déclaré le ministre algérien des affaires étrangères, Abdelkader Messahel, à l’ouverture des travaux de la 1ère réunion plénière du Groupe de travail du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) sur l’Afrique de l’Ouest qui se tient à Alger.

Co-présidée par l’Algérie et le Canada, cette rencontre du Groupe de travail du GCTF sur l’Afrique de l’Ouest regroupe des hauts fonctionnaires et des experts dans les domaines de la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, de la sécurité des frontières et de la lutte contre le financement du terrorisme, des pays membres du Forum GCTF, des pays de la région de l’Afrique de l’Ouest ainsi que des organisations internationales et régionales, dont l’ONU et l’Union Africaine (UA).

«En premier lieu, il y a le retour des combattants terroristes étrangers (CTE), phénomène qui va s’accentuer en conséquence des défaites militaires enregistrées par les troupes de Daesh dans les zones de conflits armés en Syrie et en Irak, notamment », a indique le chef de la diplomatie algérienne cité par l’agence officielle, APS.

«En plus des mesures tendant à une plus grande sécurisation des frontières, particulièrement dans une région où celles-ci se distinguent par leur immensité et leur grande porosité, mesures tendant aussi à une réduction et l’obstruction de la mobilité, sous toutes ses formes, des CTE, il est urgent que la coopération régionale et internationale privilégie des traitements de cette menace qui combattent et écartent la tentation de repli ou de regroupement de ces terroristes dans les zones qui souffrent le plus de manque de ressources et de capacités institutionnelles pour les combattre», a-t-il ajouté.

D’après des observateurs, Messahel fait probablement allusion à la situation en Libye, pays en proie à un chaos sécuritaire depuis la chute de Kadhafi en 2011 et au Mali où des groupes terroristes sévissent dans le nord.

Face aux menaces du retour des CTE, Abdelkader Messahel a expliqué, à propos de l’Algérie, qu’elle maintient un «haut niveau de vigilance» à l’intérieur de son territoire et sur toutes les frontières et a appelé au renforcement de la coopération avec ses voisins.

L’Algérie partage des frontières terrestres, d’une longueur de près de 6500 Km, avec sept pays voisins : la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Sahara occidental et le Maroc.

«Pour ce qui me concerne, mon pays, qui a durement souffert dans les années 90 de ce fléau du retour des CTE, maintient un haut niveau de vigilance à l’intérieur de son territoire et sur toutes les frontières et réitère sa disponibilité à renforcer sa coopération frontalière et policière avec l’ensemble des pays de la région », a assuré Messahel.

«Il y a l’exigence de travailler ensemble au tarissement des multiples sources de financement du terrorisme dans cette région de l’Afrique de l’Ouest, source parmi lesquelles la prise d’otages contre rançons, le crime organisé transnational sous ses différentes formes, l’exploitation aujourd’hui très juteuse des réseaux de migration illégale, d’armes et de drogue-cocaïne, héroïne et surtout haschich, ainsi que la traite des êtres humains et le blanchiment d’argent qui drainent des sommes considérables et qui permettent aux groupes terroristes de disposer d’importants moyens financiers pour alimenter, poursuivre et étendre à de nouveaux pays leur activisme criminel», a ajouté le diplomate.

Prévue pour deux jours à huis-clos, la rencontre sera l’occasion pour les membres du GCTF de faire le bilan des activités réalisées en vue de renforcer la coopération et les capacités dans les domaines prioritaires du plan de travail de ce Groupe: sécurité frontalière, coopération et renforcement sur les plans législatif et judiciaire, coopération entre les services de police, lutte contre le financement du terrorisme, mobilisation de la communauté et, pour la première fois, discuter de la participation de la femme à la lutte contre le terrorisme.

AA/Alger/Karim Kabir

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