La récente mise en fonctionnement d’un oléoduc géant au Niger permet au pays d’approvisionner ses voisins. Les ministres de l’Énergie nigérien, tchadien, malien, burkinabè et togolais ont décidé de « raffermir davantage leur coopération », notamment en « matière de besoins énergétiques », à l’issue d’une réunion le 17 février.
Une coopération économique entre pays gouvernés par des régimes militaires. Le Niger, sous sanctions régionales depuis le coup d’État de juillet 2023, va fournir du gasoil à plusieurs pays voisins, notamment le Tchad, le Burkina Faso et le Mali, afin qu’ils puissent combler leurs besoins énergétiques, indique un communiqué publié à l’issue d’une réunion de leurs ministres de l’Énergie, le 17 février, à Niamey.
Les ministres de ces pays ont d’ores et déjà « adopté et signé un protocole d’accord » en ce sens, précise le communiqué lu par Ndolenodji Alixe Naïmbaye, la ministre de l’Énergie du Tchad. Des « discussions » sont par ailleurs en cours pour la fourniture du Togo en gasoil
La rencontre traduit « la volonté » de ces pays de « raffermir davantage leur coopération », notamment en « matière de besoins énergétiques », assure le communiqué.
Le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad sont tous quatre gouvernés par des régimes militaires. Les trois premiers pays se sont réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) en vue de faire une confédération et ont décidé de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Le communiqué ne donne pas de détails sur ces prochaines transactions, les premières du genre conclues entre le Niger et ces quatre États.
Oléoduc géant
Le Niger raffine depuis 2011 quelque 20 000 barils par jour (bpj), essentiellement du gasoil et de l’essence, à Zinder, dans le centre-est du pays. Au début de novembre 2023, le Niger a mis en service un oléoduc géant en vue de la première commercialisation de son pétrole brut qui sera acheminé depuis Agadem (sud-est) jusqu’au Bénin voisin.
Des investissements de 4 milliards de dollars pour développer les champs pétroliers (gisement d’Agadem) et de 2,3 milliards de dollars pour la construction de l’oléoduc, doivent permettre de porter la production pétrolière nigérienne à 110 000 bpj, dont 90 000 barils doivent être exportés, selon le gouvernement.
Coopération sur le solaire
Dans le domaine de l’électricité, les ministres ont également « adopté la feuille de route » en vue de « la concrétisation » du projet Désert to Power », porté par la Banque africaine de développement (BAD) et qui vise à fournir de l’énergie à 250 millions de personnes dans les pays qui composent la bande sahélienne.
Cette initiative de la BAD de 20 milliards de dollars a pour ambition de faire du Sahel la plus grande zone de production solaire au monde avec 10 000 MW de capacité. Les onze pays bénéficiaires de ce projet sont : le Burkina Faso, l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad.
jeuneafrique (avec AFP)