«Cette défaite m’incite à travailler davantage. Et pour cause, si IBK avait abandonné, lorsque le parti RPM a chuté de 45 à 11 députés, allait-il avoir aujourd’hui ce qu’il a obtenu? Certainement non». c’est du moins la réponse de Me TALL à une question relative à son éventuel retrait de la scène politique après sa défaite aux législatives.
Le président du Congrès national d’initiative démocratique) Me Mountaga TALL a une fois de plus obéi à sa traditionnelle présentation de vœux de Nouvel An à la presse. C’était à la Maison de la presse de Bamako, en présence de Ibrahima THIOCARY, représentant la Maison de la presse; ainsi que plusieurs responsables et militants du parti.
La présentation des vœux de Me TALL à la presse, instituée depuis plus de 20 ans, a pour but de jeter un regard rétrospectif sur l’année qui vient de s’écouler et un autre regard prospectif sur celle qui commence.
La cérémonie a démarré par la présentation des condoléances à la presse, suite au décès de la maman de Makan KONE, président de la Maison de la presse.
Dans sa déclaration préliminaire, le président du CNID-FYT a touché plusieurs sujets intéressant la vie nationale, notamment les élections de 2013; les procès des généraux Amadou Toumani TOURE et Amadou Haya SANOGO; l’école, la justice, la sécurité, sans oublier la situation de la presse au Mali.
A propos de la presse, selon Me TALL, le Mali occupait la 33è place sur 179 pays classés et, au niveau africain, se positionnait à la 2è place juste après le Ghana et l’Afrique du Sud.
Malheureusement, en 2013, selon le même baromètre, le Mali s’est retrouvé à la 99è place (-74 points). Le putsch militaire du 22 mars 2012 et la prise du Nord par les indépendantistes et des groupes islamistes armés ont exposé les médias du pays à la censure et aux exactions.
Parlant des dernières législatives de 2013, Me TALL dit reconnaître sa défaite.
«J’ai décidé, dès le lendemain du vote et avant toute proclamation officielle, d’accepter des résultats et de n’introduire aucun recours malgré les nombreuses irrégularités relevées», a-t-il déclaré.
Et Me TALL de poursuivre: «Il n y a ni parti, ni candidat qui n’accuse ou qui ne soit accusé des pires pratiques électorales. La Cour constitutionnelle elle-même, qui croule sous les recours, rend des arrêts qui quelque fois, rendent perplexes le plus indulgent des citoyens». Aussi, dira-t-il, « les seuls à ne rien voir, à ne rien entendre, à ne rien savoir sont les observateurs dont certains se comportent en proconsuls du Mali.
À son avis, ces derniers ne rendent aucun service à notre démocratie en taisant pour quels motifs des insuffisances que nous devons corriger.
Par ailleurs, indique Me TALL, le CNID-FYT a tiré les leçons des dernières élections qui ont vu une remontée spectaculaire du parti RPM au détriment des autres forces politiques. Ainsi, a soutenu Me TALL, les partis cités comme les plus importants de l’échiquier politique ont perdu plus que la moitié de leurs élus au moment où le RPM bénéficiant de l’effet d’entrainement des présidentielles sextuplait ses résultats.
Selon Me TALL, à travers la grille d’analyse du premier tour qui détermine le poids réel des partis, le CNID-FYT se classe en 4è position juste après le RPM, l’ADEMA et l’URD. Par ailleurs, dira-t-il, le refus de voir consacrer leur victoire «incontestable» à Kolokani sur une liste propre leur pénalise aujourd’hui. Mais, les responsables du CNID restent des démocrates et républicains et prennent acte des résultats tels que proclamés par la Cour constitutionnelle.
Pour Me TALL, fin donc de critiques et de matchs terminés à rejouer! Cap sur les municipales et les communales sur lesquelles, le parti concentre désormais avec la farouche détermination de faire mieux et surtout le souhait ardent d’un scrutin plus transparent que les législatives et des observateurs plus vigilants moins enclins au «tourisme électoral».
Quant aux procès des deux généraux, dont les dossiers sont déjà transmis à la justice, Me TALL dit en être favorable pour que les Maliens soient réellement édifiés sur ce qui s’est passé pour que le «pays tombe aussi bas». Aussi a-t-il souhaité que les deux procès soient conduits selon les règles de l’art (respect du principe de présomption d’innocence, droit à la défense, etc.)
En conclusion, Me a déclaré, sans ambages, que le CNID-FYT est dans la mouvance présidentielle.
Ce choix qu’il assume résulte du soutien au candidat IBK au second tour de la présidentielle de 2013.
Par Sékou CAMARA
Source: Info-Matin