Les Nations unies ont annoncé, mercredi 3 février, une « pause » des discussions de Genève sur la Syrie jusqu’au jeudi 25 février. « Il y a encore du travail à faire », a déclaré Staffan de Mistura, l’émissaire de l’Organisation des nations unies (ONU). Lancés vendredi 29 et samedi 30 janvier, semblant promis à l’impasse, les pourparlers de paix réunissent la délégation de Damas, qui représente le régime de Bachar Al-Assad, et celle de l’opposition.
« J’ai conclu franchement, après la première semaine de discussions préparatoires, que davantage de travail doit être accompli, pas seulement de notre part mais de la part des parties prenantes, a poursuivi en conférence de presse le diplomate de l’ONU, qui venait de s’entretenir pendant plusieurs heures dans un hôtel genevois avec les responsables de l’opposition syrienne. »
M. de Mistura a toutefois ajouté qu’il se rendrait « probablement » à Londres jeudi 4 février, où est prévue une conférence internationale des donateurs. Des dirigeants du monde entier doivent se réunir à Londres pour tenter de leverneuf milliards de dollars en faveur des millions de Syriens victimes de la guerre, avec l’ambition d’endiguer la crise des réfugiés qui, du Moyen-Orient à l’Europe, pèse sur les pays d’accueil.
Le groupe international de soutien à la Syrie, qui comprend une vingtaine de pays, dont les parrains iranien et russe du régime de Damas, est également toujours censé se réunir à Munich, une semaine plus tard, le 11 février.
Bombardements russes
Les pourparlers de Genève, arrachés sous la pression de ce groupe, avaient été imaginés pour pousser le régime de Damas et l’opposition à négocier, même indirectement. L’objectif ? Enclencher un processus politique et mettre un terme à une guerre qui a fait plus de 260 000 morts et des millions de réfugiés en cinq ans.
Ce processus avait débuté vendredi dernier avec l’arrivée de la délégation du régime de Damas, qui s’était entretenue au Palais des Nations avec M. de Mistura. L’opposition, venue en Suisse le lendemain après des jours d’hésitation, avait à son tour rencontré le diplomate onusien lundi, mais a refusé d’entrer dans un processus de négociations tant que ses exigences humanitaires n’étaient pas satisfaites.
Or, depuis le début du processus de Genève, aucun signe de trêve ou d’amélioration sur le terrain n’a été observé. Au contraire. Le régime syrien, épaulé par son allié russe, marque des points et a effectué mercredi une importante avancée militaire et stratégique face aux rebelles dans la région d’Alep, dans le nord de la Syrie, où l’armée syrienne a coupé la route d’approvisionnement des rebelles et brisé le siège de deux villes chiites encerclées par les insurgés depuis trois ans.
Cette avancée, la plus importante dans cette province depuis 2012, a été appuyée par d’intenses bombardements russes : plus de 320 frappes dans le secteur, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Source: lemonde