On assiste à une militarisation des compétitions sportives sur le fonds d’une complicité financière. Et c’est la Super coupe Assimi Goïta qui est pointée du doigt dans ce qui semble être une combine pour soustraire de l’argent au nom du président de la transition. En mettant en compétition les jeunes sportifs dans des matchs de football, des proches du chef de l’Etat se sont livrés à une activité douteuse, selon plusieurs témoignages.
En effet, le président de la commission d’organisation de la Super coupe Assimi Goïta est un certain colonel Cheick Tounkara, un très proche du président Assimi Goita. Si ça ne tenait qu’au fait d’être militaire, le fait n’allait pas poser de problèmes à certains Maliens. Mais il se trouve que le président de la commission d’organisation est le Directeur des finances et du matériel de la présidence. Pour certains, c’est une première dans l’histoire du Mali qu’un colonel organise ce genre d’activité dans un pays en crise.
C’est dans ce contexte que beaucoup se demandent si le colonel n’avait pas mieux à faire que de se permettre de veiller sur une compétition sportive. N’a-t-il pas d’autre chat à fouetter ? Une question que lui seul est en mesure de répondre quant on sait qu’au même moment certains fournisseurs se plaignent de la lenteur administrative des dossiers au niveau de la présidence. En outre, les militaires au pouvoir auraient mieux à gagner s’ils acceptaient de confier certaines tâches à des Maliens qui ne sont pas des frères d’armes. D’aucuns ne trouvent même pas la pertinence de renouer avec cette ancienne pratique. Déjà, des initiatives du genre sont développées par d’autres pour la promotion du sport. C’est donc jugé inopportun voire budgétaire, car l’argent public y est injecté. D’ailleurs, personne ne sait le montant exact.
Rappelons que c’est le regretté président Amadou Toumani Touré(ATT) qui a institué les super coupes du président de la République. Pendant toute la durée du règne de ce dernier, de surcroît un militaire, on n’avait jamais assisté à des critiques du genre corporatiste. Pour beaucoup de critiques, les militaires au pouvoir ont été mal inspirés. On chante à longueur de journée que les caisses de l’Etat sont vides, mais ils ne font rien pour se mettre à l’abri des critiques de la part de ceux qui dénoncent une discrimination.
Le colonel Tounkara a donc a mieux à faire que de se cramponner sur l’organisation d’une coupe qui est loin de prendre en compte les préoccupations urgentes du moment.
Source : La Sirène