Lutter contre la spéculation foncière ! Telle est la vocation première du Collectif pour la sauvegarde des places publiques de Kalabancoro qui a lancé ses activités le mardi dernier à travers une conférence dans une cour non loin de la mairie de ladite commune.
Le lancement des activités de ce collectif, outre les membres de ce regroupement, a enregistré la présence des représentants des autorités coutumières. Le président du Collectif pour la sauvegarde des espaces publics, Yacouba Meicouba, a été catégorique : “Si nous ne défendons pas ces espaces publics au bout de 10 à 15 ans, il n’y aura plus d’espace public dans la Commune de Kalabancoro”. Il a rappelé que la première activité du Collectif après cette conférence de presse sera de répertorier tous les espaces publics dans les 13 villages et 9 secteurs de la Commune. “Après cette étape, nous allons nous atteler à sécuriser ces endroits et faire en sorte que ceux qui ont été morcelés puissent revenir de façon légale au peuple, car on ne peut pas se lever à travers une signature attribuer le bien commun à une seule personne”, a expliqué le président du Collectif.
Oumar K. Diakité, un autre membre du Collectif, a surtout regretté l’ampleur de la spéculation foncière dans la Commune de Kalabancoro, qui relève du cercle de Kati. “Beaucoup de nos places publiques sont en train d’être morcelées au profit des particuliers, il s’agit notamment des terrains de football, des marchés, des espaces culturels. Par exemple dans la zone de Kalabancoro/Nérèkoro, sur 29 places publiques, 28 ont été morcelées, à la date d’aujourd’hui, il ne reste qu’une seule place publique”, a soutenu M. Diakité.
A l’en croire, les autorités politiques et administratives sont à la base de ces spéculations. “Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur de telles pratiques et le combat que nous sommes en train de mener sera de longue haleine, car de nos jours, tous les espaces publics s’ils ne sont pas menacés sont vendus”. Aussi au cours de cette rencontre, les organisateurs ont mis en garde les autorités administratives qui s’adonnent souvent à des attributions sans avoir la qualité.
“Notre combat n’est dirigé conte personne, mais une chose est sûre : nous allons dénoncer toute autorité administrative qui va s’adonner à de telles attributions surtout qu’elles-mêmes n’ont pas qualité. Les autorités politiques qui font aussi la spéculation foncière sur nos espaces publics ne seront pas épargnées”, a prévenu un conférencier.
K. Théra
Source: Aujourd’hui Mali