Soupçonnés de détournements de fonds européens, Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, le Rassemblement national et la direction du parti des années 2010 seront jugés à partir du 30 septembre prochain par le tribunal correctionnel de Paris, a-t-on appris ce mercredi.
Un procès pour le RN après les élections européennes. Soupçonnés de détournement de fonds européens, Marine et Jean-Marie Le Pen, le RN et la direction du parti des années 2010 seront jugés du 30 septembre au 27 novembre par le tribunal correctionnel de Paris, a-t-on appris ce mercredi 27 mars.
Marine Le Pen, le RN et 26 autres personnes sont suspectés d’avoir mis en place, entre 2004 et 2016, un système de rémunération par l’Union européenne des assistants d’eurodéputés qui auraient travaillé en réalité pour le parti. Marine Le Pen conteste toutes ces accusations.
JEAN-MARIE LE PEN PRÉSENT ?
Au regard de l’état de santé de Jean-Marie Le Pen, âgé de 95 ans, des doutes demeurent quant au fait de savoir s’il sera en état de préparer sa défense et d’assister au procès. Le tribunal rendra sa réponse à cet égard le 3 juillet.
«Monsieur Le Pen ne peut plus se déplacer et ses facultés sont considérablement altérées», a indiqué au tribunal son avocat, Me François Wagner. Dans le cas où il ne pourra pas y assister, il sera alors représenté par sa fille. Les audiences se dérouleront les après-midis du lundi au mercredi, a précisé la présidente de la 11e chambre.
D’autres figures du parti seront jugées : l’ex RN et actuel vice-président exécutif de Reconquête Nicolas Bay, l’ex-trésorier du FN Wallerand de Saint-Just, le maire de Perpignan Louis Aliot, l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul.
On compte au total onze personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national (RN aujourd’hui), douze personnes ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti qui doivent être jugés.
6,8 MILLIONS D’EUROS DE PRÉJUDICE ESTIMÉ
L’affaire remonte à mars 2015. Le parlement européen avait saisi l’office anti-fraude de l’UE d’éventuelles irrégularités commises par le Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires.
Marine Le Pen avait été mise en examen en juin 2017, soit deux ans plus tard, pour «abus de confiance» et «complicité», des poursuites d’ailleurs requalifiées plus tard de «détournement de fonds publics».
En d’autres termes, les magistrats soupçonnent le RN d’avoir mis en place «de manière concertée et délibérée un système de détournement» des enveloppes d’une valeur de 21.000 euros mensuel par l’Union européenne remise à chaque député afin de rémunérer des assistants parlementaires.
Ils sont soupçonnés d’avoir travaillé en réalité pour le RN et non pour les eurodéputés, entrainant ainsi des économies de salaires. En 2018, le Parlement européen avait évalué son préjudice à 6,8 millions d’euros pour les années de 2009 à 2017.
Source : CNEWS