Vindicatif, hargneux, teigneux, jusqu’au-boutiste à la limite du pronunciamiento, l’honorable Soumaila CISSE redonne à ceux qui désespéraient du politique et de la politique une nouvelle espérance, une nouvelle raison de croire en la devise du Mali. Pourvu qu’il ait été inspiré par Allah l’Omniscient ! Pourvu que cela ne soit pas une feinte politicienne de plus, un discours de circonstance pour se donner une nouvelle virginité politique, il faut saluer l’apaisement et le sursaut prônés par le Chef de file de l’Opposition.
Par un samedi qui fera date dans l’histoire, perpétuant la tradition, Soumaïla CISSE a présenté ses vœux aux siens sur les berges du Djoliba, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bâ. Ses souhaits « de Santé, de Bonheur, de Succès » ne sont pas allés qu’aux siens, mais à l’ensemble de la Nation. L’homme qu’on fait passer pour goinfré de prétentions et de rancœurs mal contenues a eu «une pensée solidaire pour les plus démunis, ceux qui souffrent des difficultés de la vie, pour les jeunes sans-emploi, les veuves et les orphelins, les personnes âgées, les handicapés… ». Dès lors, est-ce une surprise sa visite aux cent cinquante déplacés de la Communauté peulh du Centre du pays qui ont trouvé refuge au Garbal de Nyamana, pour leur apporter notre soutien moral et notre solidarité dans ces moments difficiles qu’ils traversent ?
Revenons à cette cérémonie de vœux qui a été une véritable déclinaison de profession de foi d’un opposant qui a «toujours dénoncé avec vigueur toutes les insuffisances, toutes les dérives du régime en place, hélas sans succès ».
Comme le sport, la politique est un dépassement de soi. Après de longs mois de crise, l’honorable Soumaïla CISSE estime que les Maliens ne peuvent plus continuer à vivre «dans une angoisse permanente, nourrie par une pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale ». Basta désormais la victoire qu’il pense toujours lui revenir ! Il pense désormais, «malgré les blessures morales et les souffrances physiques », qu’il faut faire tabula rasa de ce qui divise les Maliens pour converger vers une sortie de crise. Comment ?
Pour le challenger du Président IBK à la présidentielle qui prend l’engagement d’inscrire désormais ses décisions et ses actions «uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien-être de nos concitoyens », aujourd’hui plus que jamais, « notre pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation ».
Il urge, prône Soumaïla CISSE, « un dialogue politique et républicain.
Un véritable dialogue national inclusif autour des maux dont souffre notre pays ». Quel contenu donner à ce dialogue pour quel résultat ?
Pour le député élu à Niafunké, son offre de dialogue politique « doit être sincère, globale, inclusive, interactive, dynamique et transparente !
Un vrai dialogue est la forme achevée de l’adhésion à des principes démocratiques républicains.
En plus de l’écoute, de l’exigence d’honnêteté et de respect mutuel, le dialogue doit être direct, franc, loyal et basé sur la bonne foi. Un dialogue où la main tendue est ouverte, généreuse et visible. Un dialogue aux contours bien définis sous l’égide de médiateurs avertis et objectifs ».
Nul n’ayant le monopole du patriotisme, avait-il fait remarquer, Soumaila CISSE qui se refusait jusqu’ici à reconnaître la réélection du Président IBK, pose comme préalable : «la résolution de la crise électorale et post-électorale. Cela suppose la reconnaissance de la légitimité des institutions ». Évacuer cette question, cette palabre dans la fraternité sera couronnée par un «accord politique » pour qu’ensemble, filles et fils du pays s’attèlent à la résolution de la crise que connaît notre pays : «crises sécuritaire et humanitaire, sociale, politique et postélectorale, économique et financière et même morale ».
Outre cette offre politique, qui constitue la réponse à la main tendue du Président IBK, Soumaïla CISSE propose de «nommer des Experts et des émissaires pour la rédaction et la mise en œuvre des fruits de l’Accord ».
Nulle capitulation, nulle désertion, mais simple grandeur d’âme. Inspiré par le sens de ‘’la vraie générosité’’ de ‘’L’homme révolté’’ de Albert Camus, celui qu’on appelle Soumi Champion s’engage désormais «à tout donner au présent, pour que demain, notre pays vive en paix et que s’ouvre pour nos enfants une réelle espérance, un avenir radieux ».
Que ne ferait pas Pâris pour les beaux yeux de la belle Hélène ? Au-delà de leurs passions patriotiques, selon José Julián Martí Pérez, le fondateur du Parti révolutionnaire, le héros national, le plus grand martyr et l’apôtre de la lutte pour l’indépendance de Cuba, ‘’la grandeur des chefs n’est pas dans leur personne, mais dans la mesure où ils servent la grandeur de leur peuple’’. .
Pour ce peuple malien qu’il aime autant que chacun, Soumaïla CISSE appelle au sursaut national. Parce que, dit-il, « malgré les blessures morales et les souffrances physiques, nous devons garder constamment en mémoire que nous n’avons qu’une seule PATRIE : le Mali ». Pour le Maliba que chacun veut voir un et indivisible, Soumaïla CISSE est désormais débout sur les remparts pour l’union sacrée, convaincu qu’il est que « malgré toutes les crises actuelles, unis et solidaires, nous pouvons bâtir un Mali pacifié et réconcilié, conforme à notre devise : UN PEUPLE, UN BUT, UNE FOI’’.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: info-matin