Mardi 22 janvier, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) a présenté ses vœux de nouvel an à la presse nationale et internationale. C’était à la Maison de la presse.
Souhaitant des vœux de bonheur aux hommes de médias, Soumaïla Cissé a fait savoir que l’année 2018 a été particulièrement éprouvante pour les professionnels de la communication en général, et des journalistes en particulier. En effet, en 2018, des dizaines de journalistes, tous supports confondus, ont été tués dans le cadre de l’exercice leur métier, tués tout simplement en voulant informer, souligne-t-il. « 80 personnes tuées dans l’exercice de leur métier, tel est le bilan macabre que l’ONG Reporters Sans Frontières a présenté en décembre 2018, contre 65 décès enregistrés en 2017. Cette hausse de la violence perpétrée contre les journalistes est tout simplement inacceptable. L’URD partage entièrement ce constat et rappelle sa disponibilité à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions indignes de notre époque. Aux familles des victimes et au monde de la presse, je présente mes condoléances les plus attristées. Je souhaite également prompt rétablissement à tous les blessés de ces douloureux événements », raconte-t-il.
« Si le nombre de journalistes tués en 2018 a connu une hausse, le nombre de journalistes emprisonnés a connu aussi une hausse inquiétante, 348 contre 326 en 2017, soit une augmentation de 7%. Nul ne doit se taire face à de telles situations. La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie… »
« Au Mali, le constat est triste, sinon alarmant! Plusieurs journalistes ont été assignés en diffamation devant les tribunaux maliens. Il est temps pour notre pays d’aller vers la DÉPÉNALISATION des délits de presse. Je souhaite ardemment qu’en appel, la récente condamnation en première instance du journaliste Boubacar Yalcouyé soit réformée. En 2018, nous avons suivi avec beaucoup de stupéfaction les révélations faites sur les menaces proférées contre des journalistes. Autant nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidation et les menaces à l’encontre des journalistes. Difficile de clore ce chapitre sans rappeler la disparition mystérieuse du journaliste Birama Touré depuis bientôt 4 ans. Une première en République du Mali. Les auteurs de la disparition de Birama Touré courent toujours, ils se connaissent, ils ont décidé de s’enfermer dans leur lâcheté pensant qu’ils pourront échapper à la justice », a martelé le chef de file de l’opposition.
Le président de l’URD est revenu sur le Rapport 2018 de Reporters sans Frontières qui classe le Mali à la 115ème place sur 180 pays évalués en matière de liberté de presse. Ce résultat peu reluisant nous éloigne, regrette-t-il, de notre statut de bon élève obtenu il y a moins de 10 ans et nous maintient dans la zone rouge. « En 2012, le Mali occupait, en effet, l’honorable 25ème place, il chute en 2018 à la 115ème place aux côtés des dictatures liberticides. Aujourd’hui, il est plus que nécessaire pour notre pays d’avoir une presse de qualité, disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés, gage de saine information », selon lui.
Il a aussi indiqué que cette traditionnelle rencontre lui offre l’occasion chaque année de faire un bilan de la vie nationale. « Ce début d’année a été particulièrement meurtrier à Koulongo, Ménaka, Ansongo, Koro, Douentza, Aguelhok, Tominian, Saye. Ces exactions ne doivent jamais restées impunies. Face à l’ampleur de tels drames, l’URD réclame haut et fort la mise en place d’une commission d’enquête internationale à l’effet de situer toutes les responsabilités afin de punir sévèrement les auteurs et leurs complices. Nous n’oublierons jamais l’assassinat lâche et barbare de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré en plein cœur de Bamako.
Il est important de rappeler que depuis plus de 5 ans nos Forces armées et de sécurité se battent, parfois sans moyens, aux côtés de nos amis et alliés contre les groupes terroristes et djihadistes qui ont investi le nord et le centre du pays. Pour réussir leur mission, nos forces armées et de sécurité doivent être impérativement équipées et formées », souhaite-t-il.
C’est pourquoi, pour lui, aucune indiscipline ni délinquance financière ne doit être tolérée dans la gestion des ressources allouées à nos forces armées et de sécurité. « Notre pays est en crise ! Cela est indéniable. Nous l’avons largement démontré lors de la cérémonie de présentation de vœux de notre Parti le 15 janvier dernier. Je voudrais juste rappeler notre très forte conviction que pour sortir de la crise notre pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la Nation. Le Dialogue Républicain que réclame avec force l’opposition politique doit aboutir à un accord politique permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie. Le Dialogue politique doit être sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent… »
Et M. Cissé d’ajouter : « L’URD s’engage à tout donner au présent pour que demain, notre pays vive en paix et que s’ouvre pour nos enfants une belle espérance d’un avenir radieux ».
Zan Diarra
Soleil Hebdo