Destitué le 11 avril dernier après quatre mois de manifestations populaires sans précédent, l’ancien chef d’État doit maintenant répondre d’accusations de corruption.
C’est la troisième fois qu’Omar el-Béchir apparaît en public depuis sa chute. La première remonte à son arrestation en avril dernier, et la deuxième à sa comparution devant le parquet en juin, encadré par une escorte militaire imposante.
Même escorte ce lundi matin lorsque le président déchu est arrivé au tribunal, en habit blanc immaculé, coiffé de son traditionnel turban. Il a comparu derrière une cage de fer, encadré par des soldats, et salué par les « Allah Akbar » de ses partisans dans la salle. Des partisans à qui il a répondu en scandant la formule à son tour.
L’ouverture du procès était initialement prévue ce samedi 17 août, mais elle avait été reportée sine die, alors que la cérémonie de signature de l’accord de partage du pouvoir entre civils et militaires était prévue le même jour.
Les chefs d’inculpation retenus contre l’ancien chef d’État sont la « possession de devises étrangères » et des actes de « corruption » et de « trafic d’influence », selon le parquet.
Ce sont les questions d’argent qui ont dominé cette première journée. Notamment ces liasses de billets retrouvés dans sa résidence après son arrestation, et complaisamment filmés à l’époque par la télévision d’État. Mais aussi – fait nouveau apporté au tribunal par l’un des enquêteurs – les 90 millions de dollars qui lui auraient été offerts en plusieurs paiements, de son propre aveu, par le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane, et par son père le roi Abdallah avant lui. L’ex-président n’a fait aucun commentaire. La prochaine audience a été fixée à samedi prochain.
Source: Rfi