La fondation Friedrich Ebert Stiftung a présenté aux hommes de médias les résultats de son cinquième numéro d’enquête d’opinion dénommée « Mali-mètre ».Un sondage réalisé du 19 au 28 Aout 2014 dans l’ensemble des capitales régionales exceptée Kidal, sur la perception et l’appréciation des sujets d’actualité suivants : négociation, réconciliation, accord de défense, sécurisation, capacités opérationnelles des forces Barkhane, Minusma, etc. C’était le jeudi dernier à la Maison de la Presse.
La conférence de presse était animée par Mme Katja Müller, représentant-résident de la Friedrich Ebert Stiftung, avec à ses côtés Abdourhamane Dicko, chargé de programme à la Friedrich Ebert, et Ibrahima Siré Coulibaly, représentant de la Maison de la presse. Dans sa note liminaire, Mme Katja Müller a indiqué que le Mali mètre a pour objectif principal de recueillir les opinions des Maliennes et des Maliens sur différentes questions d’actualité afin de les mettre à la disposition des décideurs et des acteurs politiques. « L’avenir de la démocratie dépend de l’amélioration de la communication et de la confiance entre les décideurs et les électeurs », a-t-elle affirmé. Abdourhamane Dicko, pour sa part, a présenté le 5ème numéro de Mali mètre. Sur la situation générale du Mali, indique t-il, une majorité importante, soit 72,% des Maliens enquêtés déclarent ne pas être satisfaits de la situation générale du Mali, indépendamment du sexe. Ce malaise est beaucoup plus ressenti dans le District de Bamako avec 91,6% , dans la ville de Koulikoro 90,1%.Et partout ailleurs dans le Pays, la population n’apprécie pas la situation dans laquelle vit le Pays, comme en témoigne 78% des Habitants de Gao ,76% de ceux de Ségou ,74% pour Kayes et 73% pour Mopti. Environ 68% des habitants de Sikasso déclarent aussi la situation non satisfaisante. A l’opposé, 68,5% des Tombouctiens déclarent satisfaits de la situation générale du Pays.
Quant à la sécurisation des régions du nord, 58% des personnes interrogées apprécient positivement les capacités des forces armées maliennes à sécuriser le Pays et les régions du nord, en particulier. L’intervention Française pour la sécurisation des régions du nord, à travers Serval puis Barkhane est appréciée par 56% .Concernant la présence de la Minusma, les avis sont mitigés, elle recueille autant d’avis favorables 48,8% que de non favorables 47,2%. Au sujet des négociations avec les groupes armés, 61,4% des personnes interrogées estiment que le gouvernement devrait négocier avec les groupes armés contre 36,8% qui sont contre toute négociation. Pour ceux qui sont favorables aux négociations, une large majorité, 74,6%, estime qu’elles devront essentiellement porter sur le désarmement. Par contre l’intégrité territoriale, l’unité nationale, le caractère laïc de l’Etat ne sont pas négociables pour respectivement 90,6%, 67,3% et 55,9 des enquêtés partisans de la négociation. S’agissant de la bonne gouvernance et la corruption, la majorité des Maliens sondés estiment que la bonne gouvernance est mal appliquée et que le niveau de corruption est élevé dans le Pays. Les services les plus affectés sont : la justice 78,4%, la police 75,0%, l’école 65,6%, la santé 57,8%, la mairie 63,3 % et la douane 55,3%.
Il est à noter que la taille de l’échantillon est de 384 personnes sur une tranche d’âge allant de 18 ans au plus, toutes couches sociales confondues.
La première édition de Mali-Mètre remonte à 2012.
Boubacar SIDIBE