En sa qualité de champion de l’Union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine, le président de la République a pris l’initiative de cet organe innovant appelé à promouvoir les diversités culturelles des différents pays africains
Le président de la République, désigné l’année dernière par ses pairs Champion de l’Union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine, a présidé, hier, la toute première réunion du Conseil des pairs de cet organe innovant de l’organisation panafricaine. Ibrahim Boubacar Keïta était, à cette occasion, entouré de ses homologues de la Guinée, Alpha Condé, de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, du Cap-Vert, Jorge Carlos Fonseca et de l’Éthiopie, Sahle-Work Zewde.
Initié par le président Keïta en sa qualité de Champion de l’Union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine, le Conseil des pairs est appelé à promouvoir les diversités culturelles des différents pays africains. Ibrahim Boubacar Keïta a profité de cette réunion inaugurale pour recueillir les suggestions des pays, annoncer la constitution du nouvel organe et proposer à l’Assemblée générale d’adopter 2021 comme l’année des arts, de la culture et du patrimoine. Eu égard au potentiel économique de la culture, son aspect fédérateur des peuples pour mettre fin au radicalisme, aux conflits communautaires, en tenant compte de l’apport de la diaspora et de la jeunesse. «Une étude intitulée ‘La Culture dans le Monde’ établit que les secteurs de la culture et de la création ont généré 2.250 milliards de dollars de revenus en 2017, soit 3% du PIB mondial», a justifié le président de la République.
PLAIDOYER- Pour profiter de ce potentiel, il faudrait combattre les clichés et les confusions que l’on s’évertue à créer autour de la culture. «Il est d’autant plus important de mener ce combat que derrière ces dichotomies et ces oppositions se cachent une hiérarchisation des expressions culturelles et une propension à reléguer au rang de folklore nos expressions culturelles propres», a relevé le président Keïta.
Pour réussir sa mission consistant à «créer, dans les différentes régions et sur tout le continent, les conditions politiques d’une valorisation/revalorisation accrue de nos arts, de nos cultures et de nos patrimoines», Ibrahim Boubacar Keïta a informé ses pairs qu’il leur enverra des émissaires dans les semaines à venir aux fins de délimiter de manière aussi fine que possible le périmètre dans lequel les experts devront travailler ainsi que les modalités opérationnelles les plus appropriées pour formuler et mettre en œuvre ce que l’on pourrait appeler un programme continental prioritaire et des déclinaisons régionales. À la fin de la rencontre qui s’est tenue à huis-clos, la ministre de la Culture a déclaré que les chefs d’État participants ont accueilli favorablement l’initiative du président Keïta. Le but final de l’initiative est de faire de la culture un outil au service de la paix, du vivre ensemble, du progrès économique et social, a indiqué Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo.
Dans l’après-midi de cette journée très chargée, le président Ibrahim Boubacar Keïta a participé aussi à une rencontre de plaidoyer pour le Fonds du patrimoine mondial africain (AWHF). Il était, à cette occasion, entouré de plusieurs autres chefs d’État, notamment le président sénégalais, Macky Sall.
L’on se rappelle qu’en février 20019, lors de l’Assemblée de l’Union africaine, Ibrahim Boubacar Keïta a été nommé champion de l’UA pour les arts, la culture et le patrimoine.
Le conseil d’administration du l’AWHF a alors demandé au président malien de soutenir son programme de mobilisation de ressources pour poursuivre le travail d’identification, de protection et de promotion du patrimoine exceptionnel de l’Afrique. C’est dans ce cadre que s’est tenue cette rencontre, à l’allure de déjeuner, offrant ainsi l’occasion aux chefs d’État et de gouvernement qui le souhaitaient, d’annoncer leur contribution au Fonds. Le président sénégalais a promis son soutien au fonds et à toutes les initiatives du Champion de la culture.
L’AWHF s’est fixé comme objectif de collecter plus de 12,5 milliards de Fcfa. Depuis 2007, date à laquelle il a lancé ses programmes, 30 pays (dont 20 africains) ont fourni un soutien financier s’élevant à environ 8,5 milliards de Fcfa, dont 30% investis dans le Fonds de dotation.
Envoyé spécial
Cheick M. TRAORÉ
Source: Journal l’Essor-Mali