Sur l’initiative de certains acteurs de la société civile, une rencontre de « brainstorming » a eu lieu, le samedi 31 octobre 2020 à l’hôtel de l’amitié de Bamako, sur la création d’un cadre multidimensionnel de concertation d’analyse et de proposition de solutions aux problématiques de la nation. La rencontre a regroupé plusieurs acteurs de la société civile, des responsables politiques, des chercheurs, des universitaires.
Au cours de cette première prise de contact afin de marquer une rupture, en introduisant une innovation dans les pratiques de gouvernance au Mali, les débats furent houleux. Gage de démocratie, presque tous les participants voulaient donner leur avis sur la première mouture du document de la plateforme en gestation. « Un voyage commence toujours par un premier pas. Nous allons écouter tout le monde. L’avis de tout un chacun compte. La réflexion va continuer jusqu’à l’atteinte de notre objectif qui est la création d’un cadre multidimensionnel de concertation d’analyse et de proposition de solutions aux problématiques de la nation», a déclaré Yagaré Baba Diakité, le président du Mouvement Vert-Jaune-Rouge et l’un des initiateurs de la Plateforme. La dite Plateforme en gestation, dont les participants à la rencontre ont décidé de baptiser : « Avenir Mali», est convaincue qu’il n’y a pas de problème sans solution. Par la création de ce cadre, les initiateurs veulent se donner les moyens de réflexion pour élever le Mali à un niveau économico-social décent pour chacun de nos concitoyens et ne plus imposer ces désastres récurrents. « Réunir des citoyens maliens dans un cadre de réflexion qui se donne le droit de se prononcer sur toutes les grandes problématiques qui touchent la vie de la nation malienne », est l’objectif principal recherché, selon les initiateurs.
« Le cas du Mali est simplement dû au fait que ses ressources humaines sont dispersées entre de multiples entités (politiques, organisations de la société civile…), qui n’arrivent pas à travailler ensemble pour l’intérêt supérieur du pays. Pour remédier à cette situation, il nous a paru nécessaire de trouver une stratégie pour amener les Maliens à travailler main dans la main, au-delà de leur obédience politique ou religieuse », lit-on dans le document de base de la Plateforme qui sera fortement enrichie, dans les jours à venir, par les propositions des acteurs de la société civile, mais aussi des indépendants, des membres d’associations et de mouvements citoyens, de partis politiques, etc.
Cette Plateforme, selon ses initiateurs, vise à regrouper des patriotes de tous bords, venant des secteurs publics et privés, des villes et des campagnes, vivant sur le territoire national ou à l’étranger, qui pensent qu’il est temps de constituer une alternative crédible aux modes habituels de gestion des affaires publiques. La Plateforme veut œuvrer à : placer l’action politique sous les signes de l’éthique, de l’intégrité et de la compétence ; garantir la séparation effective des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires et particulièrement l’indépendance du système judiciaire ; rétablir la normalité républicaine, consolider l’État de droit et garantir le respect de la loi par tous les citoyens, y compris les élites dirigeantes, en assurant l’égalité de tous devant la justice ; promouvoir la reconstruction de notre socle de valeurs, pour un meilleur vivre ensemble » ; placer la transparence, l’efficacité, l’efficience et l’obligation de rendre compte au cœur de la gestion publique ; réhabiliter l’administration publique et garantir la fourniture de biens et services publics de qualité aux citoyens et usagers, quels que soient leur niveau de vie, leur condition sociale et leur localité de résidence ; entreprendre les réformes structurelles indispensables à une véritable émergence économique, sociale et culturelle de notre pays; assurer la préservation et une gestion responsable de nos ressources naturelles ; favoriser l’émergence d’un secteur privé national fort par la promotion d’un véritable patriotisme économique ; valoriser et relancer, les secteurs de production, en y réservant une place de choix à l’entrepreneuriat féminin et à l’emploi des jeunes ; formuler des politiques de développement permettant d’assurer les équilibres macro-économiques fondamentaux, la cohérence des stratégies sectorielles, le relèvement effectif du niveau de vie des populations et le renforcement des capacités du secteur privé national, le seul véritable créateur de valeur et pourvoyeur d’emplois ; redynamiser l’agriculture, première ressource du pays par un plan national basé sur l’agroécologie ; consolider la place du Mali en Afrique et dans le monde etc.
M.K. Diakité