Le président de la jeunesse Ginna Dogon, Dramane Yalcouyé a, d’entrée en jeu, fustigé l’abandon du pays dogon par le gouvernement malien. Pour lui, la situation sécuritaire dans cette partie du Mali va de mal en pis depuis l’arrivée de l’actuel Premier ministre. « De l’arrivée du Dr Boubou Cissé à la primature à nos jours, nous assistons à une détérioration inquiétante de la situation sécuritaire au Pays dogon », a-t-il entonné. A en croire les propos de Dramane Yalcouyé, les récoltes des dizaines de villages ont été incendiées par les forces du mal. Le premier responsable de la jeunesse Ginna Dogon trouve que ce que vivent les populations du pays dogon est un drame. « Nous assistons aujourd’hui, au pays dogon, à un drame silencieux », a-t-il déploré avant d’inviter l’Etat à assumer sa responsabilité.
« 271 Dogons tués, 27 blessés, 16 personnes portées disparues, les récoltes de 27 villages incendiées…Tout cela s’est passé dans les huit derniers mois », a déclaré Adaman Diongo, président du Collectif des associations des jeunes du pays dogon. Il révèle aussi que les populations du pays dogon ont perdu plus 25 000 tonnes de céréales en trois ans. Comme son prédécesseur, Diongo accuse l’Etat d’avoir abandonné les quatre cercles de partie exondée de la région de Mopti. Il estime que le gouvernement, par son silence sur les attaques contre les populations du pays dogon, l’incendie des récoltes… prouve qu’il a abandonné cette partie du Mali.
Pour sa part, le président de la plateforme et président du mouvement Baguiné Sô, Hamidou Djimdé, a dénoncé les promesses non tenues par le premier ministre Boubou Cissé. Pour lui, les autorités maliennes ont volontairement oublié les peines des populations du pays dogon. « Malgré nos routes minées ou dynamitées, nos morts de tous les jours, nos récoltes incendiées, nos villages attaqués et brulés ; une sérieuse communication gouvernementale fait défaut », a-t-il déploré. Aussi, a-t-il dénoncé, la condamnation en début de cette semaine à Mopti, de 4 paysans dogons qu’il qualifie d’« innocents ». Ces paysans ont été condamnés à 5 ans de prison ferme.
Les exigences des jeunes du pays dogon
Hamidou Djimé a, en dehors des dénonciations, fait plusieurs recommandations dont la libération des paysans en détention, la sécurisation du village de Sobane Da et de tout le pays dogon, la prise en compte des recommandations issues des missions des cadres des 4 cercles du pays dogon…Ils ont aussi exigé la démission du gouvernement Boubou Cissé.
Les conférenciers ont, par ailleurs, annoncé la tenue d’une marche pacifique, le vendredi 27 décembre 2019, de la Bourse du travail au Monument de l’indépendance. En cas du non-respect de leurs doléances, ils menacent de faire de la désobéissance civile dans tous les 4 cercles du pays dogon. Cela dans un bref délai, selon Hamidou Djimé.
Boureima Guindo