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Situation des droits de l’Homme: AMNESTY INTERNATIONAL SONNE L’ALARME

Si les dirigeants mondiaux n’agissent pas immédiatement pour faire face à l’évolution de la nature des conflits, les prévisions pour l’année à venir seront sombres

L’ONG britannique Amnesty international a rendu public, mercredi, son rapport annuel 2014/2015 sur la situation des droits humains dans 160 Etats et territoires du monde dont le nôtre. Le lancement national de ce document a eu lieu à la Maison de la presse lors d’une conférence de presse animée par la présidente et le directeur exécutif d’Amnesty International Mali, respectivement, Mme Kéïta Mariam Touré et Saloum D. Traoré.
Le rapport 2014/2015 d’Amnesty International est un document de 493 pages qui a trait à la sécurité publique, la torture, les mauvais traitements, l’accès à la justice, la lutte contre l’impunité, le terrorisme, les droits des peuples autochtones, les conflits armés, la peine de mort et à certains évènements essentiels survenus dans le monde en 2013.

amnesty international logo justiceIl reflète aussi les principaux motifs d’inquiétude de l’ONG dans le monde entier et constitue une lecture indispensable pour les décideurs, les militants et toute autre personne intéressée par les questions de droits humains. Il rend aussi hommage aux hommes et femmes qui défendent les droits humains dans des conditions souvent difficiles et dangereuses. Le document analyse et fait des prévisions sur la situation des droits humains pour les prochaines années. Les dirigeants mondiaux ont manqué d’affronter la face changeante des conflits et la menace posée par des groupes armés au cours l’année écoulée, constate le rapport.
Des centaines de milliers de civils ont été blessés et tués. Des millions de personnes ont été forcées à fuir la violence sans refuge, protection et assistance. Ces situations, estime le directeur exécutif d’Amnesty international, Saloum D. Traoré, sont en partie responsables d’une forte détérioration du respect des droits humains par de nombreux pays détruisant les vies de millions de personnes.
En Afrique de l’Ouest et du Centre, cette détérioration a été particulièrement flagrante au Burkina Faso, au Nigeria, en République Centrafricaine et en République démocratique du Congo (RDC), a-t-il cité.  Il a déploré que les politiques et pratiques répressives de nombreux États de la sous-région ont eu recours à des lois, des pratiques et des politiques opprimant les droits humains, les libertés d’expression, d’association et de réunion et ainsi que le droit de circuler librement.
Amnesty International estime qu’un changement fondamental dans l’approche est nécessaire. Les principaux acteurs internationaux doivent cesser de prétendre qu’il n’est pas possible de faire quelque chose. Ils ont les moyens et le pouvoir de mettre un terme à la souffrance de millions de personnes dans le monde et de briser le cercle vicieux de la violence et de l’impunité, pense Saloum D. Traoré.
« Si les dirigeants mondiaux n’agissent pas immédiatement pour faire face à l’évolution de la nature des conflits et pour remédier à d’autres défaillances identifiées dans le rapport, les prévisions pour l’année à venir seront sombres. De plus en plus de populations civiles sont contraintes de vivre sous le contrôle quasi étatique, des attaques, des persécutions et des discriminations des groupes armés. La liberté d’expression est menacée et violée par de nouvelles lois antiterroristes draconiennes et d’une surveillance de masse abusive. La situation humanitaire et la crise des réfugiés aggravent le nombre de personnes déplacées à cause des conflits ne cessant de croître, a détaillé le conférencier.
Saloum D. Traoré indiqué que des groupes armés ont commis des atrocités dans au moins 35 pays en 2014, soit plus de 20 % de ceux sur lesquels Amnesty International a travaillé. Le mouvement mondial de défense des droits de l’Homme s’inquiète donc de la montée en puissance des groupes armés et terroristes tels que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les sectes islamiques « Boko Haram », « Shebabs » et de l’Etat islamique (EI).
Saloum D. Traoré souhaite que les gouvernements contribuent davantage à soulager les souffrances des populations civiles innocentes. Le Conseil de sécurité des Nations unies, constate-t-il, s’est montré incapable de résoudre les crises et les conflits qui ont déchiré Gaza, l’Irak, Israël, la Syrie et l’Ukraine et les crimes atroces commis des groupes armés à l’encontre des paisibles civils.
Amnesty International engage aujourd’hui les 5 Etats membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU à renoncer à leur droit de veto en cas de génocide ou d’atrocités de masse. Ces Etats élargiraient ainsi la marge de manoeuvre des Nations unies et feraient clairement savoir aux responsables d’atrocités massives que le monde ne restera pas les bras croisés. Cette initiative pourrait changer beaucoup de choses et donner un nouveau souffle aux instruments dont dispose la Communauté internationale pour protéger les civils en grand danger.
S. WAGUE

source : L Essor

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