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SIRA Le film populaire du Fespaco 2023

“Sira” est une fiction de 120 minutes de la réalisatrice burkinabè Apolline Traoré. Il est le seul film sur lequel le Burkina fonde son espoir pour remporter l’Etalon d’or du Yennenga à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco).

Depuis le début des projections de cette édition 2023 du Fespaco, Sira est l’unique film qui a créé un grand engouement chez les cinéphiles au point que les salles refusent du monde. Ce mercredi, 1er mars au Centre Norbert Zongo, il n’y avait même plus une place pour une mouche dans la salle de projection. Des cinéphiles étaient assis à même le sol pendant que d’autres étaient arrêtés.

Autant d’engouement que de ferveur tant de ses compatriotes que des festivaliers venus des 4 coins du monde. Ce qui met plus de pression sur la réalisatrice.

Le film traite la réalité, voire la situation socio-sécuritaire actuelle que vivent non seulement les populations du Burkina mais aussi des pays du Sahel, notamment le terrorisme, le viol, les attaques, les conflits sociaux et intercommunautaires…

“Ce film est pour ces femmes et hommes qui combattent ce fléau-là. J’ai choisi une héroïne parce que quand on parle de terrorisme, on voit l’armée, on voit les hommes, on voit la politique. Mais où sont les femmes ? Quand vous rentrez dans les camps de réfugiés et que vous entendez les histoires de chacune des femmes, ce qu’elles ont vécu et fait pour arriver là, c’est vraiment extraordinaire. Bien que l’héroïne ait traversé beaucoup de choses, à la fin elle ne baisse pas les bras. Elle combat en prenant l’arme”, a expliqué la réalisatrice Apolline Traoré.

Elle a souligné que pour les préparatifs du film, elle a eu droit à un soutien extraordinaire par l’armée. Cependant, par la suite, “on a trouvé l’endroit où l’on devait tourner, malheureusement une semaine après, il y a eu l’attaque de Solhan. Le gouvernement burkinabè m’a interdit de m’y rendre pour le tournage et ne pouvait plus assurer la sécurité pendant le tournage car il y avait d’autres priorités. J’ai voulu insister car je tenais à tourner le film au Burkina. Mais quand les autorités vous posent le problème, vous ne pouvez rien dire. C’était pour trois mois de tournage”.

Evidemment, a-t-elle poursuivi, il fallait que je trouve d’autres solutions. “La solution, c’était de partir en Mauritanie, pays le plus sécurisé du G5-Sahel. Tout en sachant que le budget du film était fait pour le Burkina. C’est là que les choses se sont compliquées côté finance. C’est là qu’on a pu tourner le film dans une zone où il n’avait pas plu pendant 5 ans”.

Et de conclure : “C’est un signe de résilience, ce film. J’ai mis le rôle des femmes au-devant dans cette lutte contre le terrorisme. Habituellement lorsqu’il s’agit d’attaque, c’est aux hommes, aux politiques, mais pas aux femmes. Pourtant, elles jouent un rôle important et peuvent tout lorsqu’il s’agit de cohésion sociale. Il était important pour moi de donner ma touche. Je ne peux pas prendre les armes, je ne suis pas politicienne, mais je peux utiliser mon art pour combattre ce fléau. Et c’est de cette manière que je contribue en ma façon à travers mon art pour donner plus d’espoir au peuple burkinabè”.

Aminata Agaly Yattara

Envoyée spéciale à Ouaga

Source : Mali Tribune

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