Relégué en Ligue 2 à l’issue de l’exercice 2021-22, Saint-Étienne continue sa lente descente aux enfers. Terrible pour ce club mythique du football français.
Monument en péril. Au terme d’une saison catastrophique et après dix-huit années consécutives passées en L1, Saint-Etienne a été relégué en Ligue 2 le 29 mai dernier. Ce jour-là, les Verts s’étaient inclinés aux tirs au but lors du barrage retour face à l’AJ Auxerre, promu donc en élite. Ce qui avait d’ailleurs provoqué la colère des supporters stéphanois, frustrés après un tel fiasco. C’est dans ce chaos le plus total que la direction stéphanoise avait d’ailleurs décidé de publier un communiqué de presse annonçant le possible rachat du club. Un timing pour le moins incompréhensible. D’autant qu’au final, le duo Caïazzo-Romeyer s’était peut-être un peu trop avancé puisque le club n’a pas été cédé depuis.
Un chantier colossal
C’est donc dans ce climat délétère que l’ASSE a dû repartir de l’avant. Le chantier était immense puisqu’une bonne quinzaine de joueurs, en fin de contrat ou dont les prêts s’achevaient, s’en étaient allés à l’image d’Eliaquim Mangala, Ryad Boudebouz, Romain Hamouma, Wahbi Khazri et Arnaud Nordin. D’autres ont suivi le mouvement, comme Lucas Bourna-Douath qui a rapporté 13 millions d’euros, ou Denis Bouanga. Les pensionnaires du stade Geoffroy-Guichard ont donc dû repartir pratiquement de zéro, eux qui avaient été sanctionnés de «six points de pénalité, dont trois avec sursis, applicables sur la saison 2022-2023, et six matchs à huis clos du stade Geoffroy-Guichard, dont deux avec sursis» suite à l’envahissement du terrain en fin de saison.
Une épine dans le pied des Stéphanois, qui ont fait signer des contrats pros à plusieurs jeunes dont Louis Mouton, Ayman Aiki ou Lucas Calodat, tout en recrutant durant le mercato (Dylan Chambost, Anthony Briançon, Jimmy Giraudon, Lenny Pintor ou encore Mathieu Cafaro sont arrivés, ndlr). Malgré tous ces changements et l’arrivée de Laurent Batllès au poste d’entraîneur, le patient ASSE est toujours malade. La saison avait mal débuté puisque les Verts n’avaient pas décroché de victoire lors des 5 premières journées de L2 (défaites contre Dijon et Le Havre, nuls contre Nîmes, Quevilly Rouen et Valenciennes).
L’ASSE n’y arrive pas
Ils avaient dû attendre le 30 août pour goûter au succès. Le club de la Loire s’était imposé 5 à 0 face à Bastia. On se disait que la machine était peut-être enfin lancée, d’autant qu’elle avait enchaîné avec un nul face à Pau et une victoire contre Bordeaux le 10 septembre (2-0). Mais les Stéphanois ont poursuivi avec une mauvaise série. En effet, ils n’ont décroché qu’un succès face à Amiens (1-0, 22 octobre) sur les six dernières rencontres jouées. Ainsi, ils ont obtenu un nul (Grenoble) et ont été battus à 4 reprises (EAG, Paris FC, Sochaux et Metz). La dernière date d’ailleurs d’hier soir face aux Messins (défaite 3-2).
Après cette mauvaise opération, l’ASSE est 19e de L2 avec 19 points (3 victoires, 5 nuls, 6 défaites), soit le même nombre de points que Niort, 20e et dernier. L’écurie stéphanoise, qui ambitionnait une remontée en L1, est donc loin de ses objectifs. Elle est même plus proche du National aujourd’hui que de l’élite. Il faut dire que cette équipe n’est pas bien équilibrée et manque d’agressivité et d’intensite. Si elle possède la deuxième meilleure attaque du championnat (22 buts) derrière Sochaux et le HAC, elle a la pire défense de L2 avec 26 buts encaissés en 14 matches. De quoi donner des maux de tête à Laurent Batllès, venu jouer les pompiers de service.
Avant-dernier de L2 et éliminé de la Coupe de France
Hier après la défaite, il a pointé les manques de son équipe : « ce qui a coûté, c’est notamment la 1ère mi-temps qu’on fait encore avec un manque d’agressivité total. On ne rentre pas dans le match. Je ne parle pas de l’agressivité pour être méchant, mais juste pour gagner des duels et imposer quelque chose à l’adversaire. Donc c’est aussi l’état d’esprit, qu’aujourd’hui on n’a pas, et qu’il faut trouver car on est en danger. Il va falloir jouer dans 4 jours un match très important contre Rodez, chez nous, devant notre public. Là il ne va pas falloir avoir peur. Il va falloir mettre ce qu’on a entre les jambes pour essayer de gagner ce match avec beaucoup de rigueur et d’envie. »
Mais à domicile, les Verts devront faire mieux que depuis le début de saison. S’ils ont bien sûr gagné 2 matches chez eux, ils ont aussi concédé 2 nuls et ont perdu 2 rencontres à Geoffroy-Guichard. Un bilan mitigé avec donc 8 points pris sur 18 possibles. Ils comptent bien prendre les 3 points samedi pour le dernier match avant la trêve liée à la Coupe du Monde. Pour cela, il faudra battre Rodez. Et ce ne sera pas une mince affaire puisque le club de l’Aveyron a éliminé l’ASSE lors du 7e tour de la Coupe de France le 29 octobre (0-0, 3-4 t.a.b). L’occasion pour les Verts de se racheter, eux qui enchaînent les déceptions depuis des mois.
Source: Foot Mercato