Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont tenu, le 30 mai 2014 à Accra une session extraordinaire pour examiner la situation sécuritaire au nord du Mali et au nord du Nigeria.
Dans leur communiqué, les Chefs d’État et de Gouvernement ont condamné vigoureusement les actes déplorables de violence et de tuerie perpétrés les 17 et 21 mai 2014, par les groupes armés à Kidal et dans les villes voisines du Nord ainsi que la prise d’otages et la saisie de bâtiments administratifs dans cette partie du territoire malien. La conférence a estimé que l’assassinat de fonctionnaires sans défense dans l’exercice de leur fonction constitue une violation flagrante et délibérée de l’Accord de Ouagadougou. Elle demande que les auteurs de ces atrocités soient recherchés et punis conformément à la loi.
La conférence a aussi réaffirmé son attachement à la préservation de l’unité, de l’intégrité territoriale et du caractère laïc de l’État malien et exigé le retrait immédiat des groupes armés des bâtiments publics et des zones occupées et le retour aux positions d’avant le 17 mai. Pour aider le Mali à effectivement recouvrer la souveraineté sur l’ensemble du territoire y compris Kidal, la conférence invite le Conseil de Sécurité des Nations-Unies à renforcer le mandat et les effectifs de la MINUSMA pour lui permettre d’assurer sa mission de garantie de l’application de l’Accord de Ouagadougou. Les Chefs d’État et de Gouvernement se sont félicité des initiatives menées par les Nations Unies et le Président de l’Union africaine S.E.M. Mouhamed Ould Abdel Aziz, Président de la République Islamique de Mauritanie et qui ont permis de faciliter la signature, le 23 mai 2014, d’un accord de cessez le feu entre le Gouvernement et les groupes armés non étatiques au Nord du Mali.
La conférence a exhorté toutes les parties prenantes à respecter scrupuleusement le caractère inviolable de l’accord et à veiller à l’application des clauses du cessez le feu, pendant que le Gouvernement du Mali poursuit ses efforts diplomatiques avec le soutien de la communauté internationale pour trouver des solutions politiques aux questions posées.
Dans cette perspective, le sommet a réitéré son appel antérieur au Gouvernement du Mali afin qu’il diligente les préparatifs de la tenue du dialogue inclusif inter-maliens. Le sommet a exhorté également le Gouvernement du Mali à procéder de toute urgence à la mise en place effective de la Commission Vérité Justice et Réconciliation de manière à accélérer le processus de réconciliation nationale et à préserver l’unité, l’intégrité et la stabilité du pays.
La conférence a estimé que la médiation de la CEDEAO reste le principal instrument de soutien au Mali pour la recherche d’une solution politique et doit bénéficier du soutien de toutes les autres initiatives. La conférence a demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies de prendre des mesures appropriées y compris des sanctions ciblées contre les groupes armés ou tout individu qui ferait obstacle au processus de paix.
Abdoulaye DIARRA