Déjà auteur de plusieurs recueils de poèmes, notamment “Les larmes du silence”, “La croisée des chemins” (Innov Editions, Mali), “Les plus belles lettres d’amour” (NEI-Ceda, Côte d’Ivoire), le poète-écrivain, Serges Cyrille Koko vient d’élargir la liste de ses publications littéraires avec la sortie chez Innov Editions d’un nouveau recueil de poèmes intitulé “Amours et Emmerdes”. Un ouvrage dans lequel l’auteur aborde essentiellement l’amour qu’il considère comme faisant partie de tout ce qui constitue ce monde. Critique littéraire et traducteur, Serges Koko est également le rédacteur en chef d’Innov Editions. Nous avons échangé avec lui autour de sa nouvelle publication. Dans cet entretien, le poète livre également des conseils aux jeunes écrivains et évoque ses projets d’écriture.
Aujourd’hui-Mali : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre recueil de poèmes “Amours et Emmerdes” ?
Serges Koko : Ce nouvel ouvrage “Amours et emmerdes” parle essentiellement d’amour sous toutes ses facettes. On me dira peut-être que c’est un sujet qui n’est pas important et qu’il faut écrire sur des choses plus importantes. À cela, je répondrai en disant que l’amour est la base de tous ces autres sujets-là. Tout ce que nous faisons dans notre vie comporte toujours un peu d’amour. Il est donc tout à fait opportun d’en parler ou alors de l’écrire.
Quelle explication pouvez-vous donner au titre “Amours et Emmerdes” ?
Le titre a été choisi pour montrer cet antagonisme qu’il y a entre les joies de l’amour et la tristesse qu’il peut provoquer. Je voulais juste montrer que l’amour rend heureux, on se sent comblé, épanoui et invincible, mais il peut aussi faire très mal, causer de grandes déchirures dans la chair et dans les cœurs. J’aime bien dire que l’amour est aveugle, sourd et muet quand ça l’arrange, mais quand tout se gâte, il recommence à voir clair, à entendre et surtout à dire ce qu’il n’aurait jamais dit en d’autres circonstances. D’où le choix de ce titre.
Pourquoi le titre “Rejet” ?
Le poème “Rejet” parle tout simplement de ces personnes qu’on juge souvent sans prendre le temps de les connaître. Parfois, à cause de leurs origines, leur religion ou leur ethnie. Pour moi, on doit s’accepter tel qu’on est sans chercher à se travestir pour plaire ou se faire accepter. Pour moi, tu me prends comme je suis, ou alors, tu me laisses tranquille comme je suis. On n’a pas le droit de chercher à faire changer quelqu’un pour nos intérêts égoïstes.
“Nous” ! De qui s’agit-il ?
Le poème “Nous” évoque ces moments dans les histoires d’amour où on a l’impression qu’un plus un, égale à un. On a l’impression qu’on est seul au monde jusqu’à ce que le ciel nous tombe sur la tête. Ça évoque aussi ces histoires d’amour qui se terminent souvent quand d’autres personnes commencent à y mettre leur grain de sel dans le seul but de semer la zizanie entre les amoureux. Quand on décide de devenir “Nous” avec quelqu’un, il faut faire attention à “eux” qui sont peut-être jaloux et veulent tout gâcher.
Quel est le message que vous voulez faire passer par le poème “La même histoire” ?
Le texte rejoint un peu le poème “Rejet” dans le sens où on doit prendre les gens tels qu’ils sont. Ce poème attire aussi l’attention sur un phénomène qui consiste à ne pas donner de faux espoirs en amour. Il y a certains qui s’engagent dans des relations en tenant des propos mielleux et malicieux, à mon sens juste pour appâter l’autre, et qui vous laissent tomber au moindre petit couac. Moi j’appelle ça de la “lâcheté amoureuse”. En amour, ne promettez jamais ce que vous ne pouvez pas faire, ça peut détruire une personne.
Pour quoi “Pleurer” ?
“Pleurer” est un texte qui essaye de nous monter notre indifférence face aux problèmes des moins nantis que nous. L’être humain est si égoïste qu’il ne se soucie pas des malheurs et de la douleur des autres. Nous vivons dans des sociétés où les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres sombrent dans les abysses de la misère sans un regard bienveillant. Les larmes de ce poème attirent l’attention sur ce phénomène. Nous devons apprendre à partager le peu que nous avons.
Par ailleurs, vous êtes le directeur de publication de la Maison d’éditions Innov Editions. Alors dites-nous comment elle se porte aujourd’hui ?
Innov éditions se porte bien par la grâce de Dieu. Ça fait maintenant 4 ans que nous sommes là et nos objectifs sont en train d’être atteints parce que de plus en plus de personnes s’intéressent à l’écriture. Nous essayons aussi d’élargir notre champ d’action avec des domaines qui seront bientôt révélés au grand public.
Un message à l’endroit des jeunes écrivains maliens ?
Aux jeunes écrivains, je dirai de ne jamais baisser les bras face aux difficultés. Il n’est pas facile d’écrire, mais quand on considère cela comme une passion, tout le reste suivra certainement. Parfois ça prend du temps, mais ça vient toujours.
A la lecture de la liste de vos ouvrages publiés, nous constatons que vous êtes plus poète, pourquoi ce choix ?
Effectivement ! La poésie est mon genre littéraire de prédilection. J’ai parfois l’impression qu’elle fait partie de moi, comme si elle était dans mon Adn. J’aime la poésie parce qu’avec elle, je m’évade un peu du réel de temps en temps. Avec elle, je peux dire des choses choquantes sans choquer. Avec elle, je peux associer des éléments de prime abord, insociables. Quand j’écris un poème, je me sens libre de m’épancher, de m’exprimer, de m’évader, de créer une émotion chez mon lecteur et surtout, de faire corps avec mon texte.
La poésie est comme une musique que ma tête et mon cœur ne cessent de fredonner à chaque instant de ma vie. C’est ça que je veux partager quand j’écris.
Avez-vous des projets d’écriture ?
Un auteur a toujours des projets d’écriture. J’en ai plusieurs, mais le plus immédiat est la sortie d’un roman que je prévois pour le 12 mars 2021. Il aura pour titre : Daleko, une vie, une histoire. Je n’en dirai pas plus pour préserver le suspense.
Réalisée par Youssouf KONE