Le tribunal de Dakar a reconnu l’opposant sénégalais coupable de diffamation contre le ministre Mame Mbaye Niang.

Poursuivi pour diffamation et injures publiques par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, Ousmane Sonko a été jugé par défaut jeudi 30 mars par le tribunal de Dakar. Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour les faits de diffamation et à 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts.

Dans ses précédentes sorties, Mame Mbaye Niang déclarait vouloir « laver son honneur » au tribunal après qu’Ousmane Sonko l’a accusé d’avoir été épinglé par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) dans la gestion de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) lorsqu’il était ministre de la Jeunesse.

Ce jeudi, le verdict a été annoncé en l’absence de l’opposant radical resté chez lui pour des raisons de santé, selon ses avocats qui ont présenté un certificat médical et tenté de faire renvoyer le procès à une autre date après avoir obtenu trois autres reports par le passé. Le tribunal estimant que les différentes parties avaient déjà convenu des modalités d’organisation du procès, a refusé d’accorder un nouveau report. Une décision qui a poussé les avocats du prévenu à quitter la salle d’audience laissant les juges seuls en face des avocats du plaignant.

Le risque avec une condamnation pour le radical opposant, classé troisième à l’élection présidentielle de 2019 avec plus de 15% des suffrages, était la perte de ses droits civiques à onze mois de la prochaine présidentielle. Mais selon plusieurs spécialistes du droit, l’opposant est encore éligible même si d’autres dossiers judiciaires en cours pourraient compromettre son avenir politique. Ousmane Sonko est notamment poursuivi pour viols et menaces de mort par une ancienne masseuse d’un salon de beauté qui demande aussi « un procès ».

ODL/ac/Los/APA